L’ouest de la France était jusqu’ici totalement dépourvu de formations en psychomotricité. Une problématique résolue grâce à l’ouverture ce jour de l’IFP, Institut de Formation des Psychomotriciens, situé à la Cavale Blanche.
C’est la première école de ce type à ouvrir ses portes dans un secteur allant de la Normandie à Bordeaux. Et pourtant, quinze autres écoles existent déjà sur toute la France. « L’ouverture de cet institut répond à un vrai besoin », explique le professeur Olivier Rémy-Néris, chef du service de médecine physique et réadaptation au sein du CHU. Il est à l’origine de cette création. « L’initiative remonte à 2015. Nous avions fait mener une enquête régionale sur les besoins en psychomotriciens, qui a alors révélé que le taux de professionnels présents en Bretagne était le plus bas de France. »
Un positionnement thérapeutique particulier
La conséquence de ces chiffres est tout d’abord d’avoir des difficultés à recruter des psychomotriciens dans la région. « C’est une profession qui s’est bien développée. Si, au départ, elle s’adressait aux enfants, elle touche désormais toute la population. Notamment les personnes âgées. » Or, la population qui vieillit en Bretagne augmente encore les besoins locaux. Et la contribution du psychomotricien au bien-être est importante. «C’est un thérapeute qui a la capacité d’aller chercher les ressources psychiques du patient pour qu’il développe sa motricité. » Pour cela, le psychomotricien doit disposer de qualités relationnelles solides. « Il a en effet un contact assez particulier avec les personnes afin de mettre en harmonie ce qui se passe dans leur tête et dans leur corps. Ce contact passe énormément par le toucher, plus encore que lorsqu’on a affaire à un kinésithérapeute. »
Un apport démontré pour les patients
L’apport des psychomotriciens n’est aujourd’hui plus à démontrer. « Dans les premières années, ils avaient essentiellement une mission à la fois d’éducation et de rééducation des enfants. Les résultats qui ont été constatés de leur travail leur donnent aujourd’hui une place tout à fait reconnue. » Actuellement, le CHU de Brest emploie des psychomotriciens dans les services de pédopsychiatrie et de gériatrie. Des besoins en constante augmentation, y compris dans d’autres services. Mais les opportunités d’emplois sont variées et ne se limitent pas aux seuls hôpitaux. « Les psychomotriciens peuvent, par exemple, exercer dans des structures auprès de personnes handicapées, ou encore en libéral. Cette activité fonctionne également très bien. »
Une ouverture attendue
Presque six années ont été nécessaires afin de rendre l’ouverture de l’institut effective. Ses locaux se trouvent désormais à la Cavale Blanche, au sein de l’IFPS. « J’ai d’abord porté le projet auprès de l’Université de Bretagne Occidentale (UBO) », raconte le professeur Rémy- Néris. « Ce sont eux qui m’ont proposé ces locaux. » L’association de psychomotricité du Finistère a également soutenu la démarche dès le départ, ainsi que d’autres acteurs. « Nous avons très rapidement reçu le soutien du CHU, ainsi que celui de la Région Bretagne, qui a compris le besoin réel de créer un institut comme celui-ci sur le territoire. Le manque de praticiens que nous connaissons devrait, nous l’espérons, s’estomper à moyen terme grâce à cette ouverture. »
Contact: DERISCHEBOURG-ESPOSITO AURÉLIA – aurelia.derischebourg@chu-brest.fr