Nous venons de conclure une visite de deux jours à Beyrouth, au Liban, pour réitérer notre engagement envers le peuple libanais et exprimer notre solidarité et notre soutien continu.
Depuis l’explosion du port de Beyrouth l’année dernière, le pays et sa population ont sombré encore plus dans le désespoir. La crise économique actuelle a accru la pauvreté dans tout le pays, et tous les secteurs, y compris la santé, risquent de s’effondrer.
Les pénuries de carburant font que la plupart des hôpitaux ne fonctionnent qu’à 50 % de leur capacité. Pas plus tard qu’aujourd’hui, on nous a dit que deux chirurgies à cœur ouvert avaient été annulées en raison du manque de carburant dans l’établissement où elles devaient avoir lieu. Les médicaments de base et vitaux sont rares, les restrictions en devises étrangères limitant sévèrement l’importation de médicaments et de produits médicaux.
Une fuite des cerveaux se produit à une vitesse alarmante. Près de 40 % des médecins qualifiés et près de 30 % des infirmières diplômées ont déjà quitté le pays de façon permanente ou temporaire. Les besoins en santé mentale sont plus importants que jamais et la pandémie actuelle de COVID-19 continue de créer des défis supplémentaires pour le secteur de la santé et les communautés.
Les défis auxquels nous sommes confrontés sont immenses et menacent les nombreux progrès importants en matière de santé que le Liban a réalisés au cours des dernières décennies. Mais nous pouvons utiliser cette crise comme une opportunité pour construire un meilleur système de santé au Liban et travailler avec les autorités nationales, les partenaires et la communauté internationale pour une réforme positive du secteur de la santé.
Nous ne pouvons pas nous permettre de laisser derrière nous les plus vulnérables et les plus nécessiteux. L’accès aux services de santé essentiels et vitaux doit être préservé à tout prix, y compris pour les migrants et les personnes handicapées.
Tout au long de notre visite, nous avons pu constater de visu l’esprit de résilience et de détermination qui fait la renommée du peuple libanais. Les travailleurs de la santé qui sont restés dans le pays sauvent des vies avec le peu de ressources dont ils disposent. Le peuple libanais est impatient de reconstruire son pays, et nous sommes avec lui à chaque étape du chemin.
À l’OMS, nous avons défendu l’importance de créer et de maintenir des partenariats entre les divers groupes d’acteurs impliqués dans la santé mondiale – gouvernements des pays, donateurs, secteur privé, société civile et universitaires – pour surmonter les obstacles à la réalisation de la couverture sanitaire universelle.
Nous restons déterminés à poursuivre notre travail immédiat qui sauve des vies au Liban, tout en planifiant également des stratégies à plus long terme pour la santé. Et nous comptons sur le soutien de tous les secteurs et de toutes les parties prenantes pour capitaliser sur le soutien qu’ils ont fourni jusqu’à présent, afin qu’ensemble, nous puissions sortir le Liban de sa crise actuelle vers un avenir où tous pourront profiter de la santé comme droit fondamental.
Contacts :
Inas Hamam +201 000 157 385 hamami@who.int
Loza Mesfin Tesfaye +251 911 144 194 tesfayel@who.int