En 2020, 222 000 interruptions volontaires de grossesse (IVG) ont été enregistrées en France, soit 11 000 IVG en moins par rapport à 2019. Le volume annuel est en baisse de 4 %. Le taux de recours à l’IVG s’établit à 14,9 pour 1 000 femmes âgées de 15 à 49 ans en 2020 contre 15,6 ‰ en 2019. L’évolution mensuelle du nombre d’IVG a été très particulière en 2020 avec une baisse plus marquée en mai et juin 2020 et dans une moindre mesure en juillet tandis que leur nombre est resté stable en mars et avril. Cette baisse s’explique probablement par une baisse des conceptions durant le premier confinement, car les statistiques publiées par l’Insee font par ailleurs état d’une baisse du nombre de naissances à la fin de 2020 et au début de 2021.
Le nombre d’IVG réalisés dans les établissements de santé en nette baisse entre 2019 et 2020
L’année 2020 se caractérise par un recul du nombre d’IVG réalisées dans les établissements de santé : 154 000 contre 170 000 en 2019. Hors établissement, en revanche, ce nombre a continué de croître au même rythme que les années antérieures, porté par le transfert des IVG de l’hôpital vers la ville. Ce constat s’explique par la mise en place de mesures dérogatoires spécifiques en 2020 dans le cadre de la crise sanitaire, prolongeant de deux semaines le délai pour réaliser une IVG en ville.
Les disparités territoriales perdurent, diminution du taux de recours en France métropolitaine, plus marqué en Corse
La situation particulière de 2020 a entraîné une baisse des taux de recours métropolitains. Cette baisse est plus notable en Corse où le taux est passé de 19,4 ‰ en 2019 à 17,0 ‰ en 2020 alors que pour les autres régions de métropole, la baisse est contenue entre 0,3 et 1,2 point. Dans les DROM, les taux sont restés quasiment stables, passant en moyenne de 28,5 ‰ à 28,4 ‰ entre 2019 et 2020, à l’exception de la Guyane où une hausse de 3 points du taux de recours est observée.
Un recours en baisse parmi les plus jeunes femmes
C’est parmi les femmes âgées de 20 à 29 ans que les IVG restent les plus fréquentes : le taux de recours s’élève à 25,7 ‰ parmi les 20-24 ans et à 27,1 ‰ pour les 25-29 ans. Entre 2019 et 2020, les taux de recours ont diminué pour toutes les femmes âgées de moins de 40 ans. C’est particulièrement vrai chez les plus jeunes (18-25 ans).
Pas plus d’IVG tardives en raison de la crise sanitaire
La moitié des IVG réalisées en établissement hospitalier concerne des grossesses de moins de 8 semaines : moins de 7 semaines pour les IVG médicamenteuses et moins de 10 semaines pour les IVG instrumentales. En 2020, la part des IVG instrumentales pratiquées durant les deux dernières semaines du délai légal est restée stable par rapport à 2019, de l’ordre de 16 %. La crise sanitaire n’a pas allongé l’âge gestationnel des IVG réalisées à l’hôpital, les seules pour lesquelles l’information sur l’âge gestationnel est disponible.
La Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) publie une étude sur le nombre d’interruptions volontaires de grossesse (IVG) réalisés en 2020 dans un contexte de crise sanitaire et le compare à la situation en 2019. Cette publication annuelle fait un état des lieux sur les IVG au regard de l’âge des femmes, de leur département de résidence, de la méthode utilisée et du lieu de survenue de l’IVG ainsi que du nombre de semaines d’aménorrhée.