L’Assemblée nationale débute, ce mercredi 20 octobre, l’examen du projet de loi de financement de la Sécurité sociale 2022 en séance publique. Le SML regrette que ce dernier budget du quinquennat ne soit pas à la hauteur des attentes des médecins libéraux et ne comporte aucune mesure permettant de restaurer l’attractivité de l’exercice libéral auprès des jeunes.
Face à une médecine libérale en crise, et déclassée par le sous-investissement des pouvoirs publics dans la valeur des actes, pénalisant au passage l’entreprenariat médical dans les territoires, le Gouvernement n’apporte aucune réponse. Pire, en repoussant la négociation d’une nouvelle convention médicale à 2023, il laisse perdurer cette situation en laissant le soin au prochain exécutif d’y remédier. Cette situation n’est pas satisfaisante au moment où un tiers de la population française se retrouve dans une zone médicale tendue.
Le SML constate que le PLFSS 2022 n’apporte aucune avancée permettant de redonner de l’attractivité aux métiers pour relancer la dynamique des installations de jeunes médecins dans les territoires.
Le PLFSS 2022 ne comporte aucune mesure d’économie en direction des établissements hospitaliers et médico-sociaux, lesquels font l’objet d’un investissement de 12 milliards d’euros en application des accords du Ségur de la santé.
Dans le même temps, si le Gouvernement programme d’une main, le financement de l’avenant n°9 à la convention médicale, c’est pour reprendre aussitôt, de l’autre main les enveloppes, en imposant 775 millions d’euros de maîtrise médicalisée auxquels s’ajoutent 200 millions d’euros de baisse de tarif sur les radiologues et les biologistes. L’avenant n°9 est donc une opération à somme nulle. Le SML avait donc raison de ne pas signer cet avenant.
D’autre part, contrairement aux promesses du ministre de la Santé, le PLFSS 2022 franchit une nouvelle étape dans le démantèlement des compétences médicales avec : l’expérimentation de l’accès direct pour les masseurs-kinésithérapeutes et les orthophonistes, la primo-consultation de stérilisation des femmes aux sage-femmes, la prescription des lentilles et lunettes aux orthoptistes, heureusement à condition qu’un bilan visuel ait préalablement été réalisé par un médecin ophtalmologue.
Ce budget 2022 n’apporte aucune avancée en matière de coordination des soins, alors qu’il devient urgent de développer les équipes de soins coordonnées autour du patient (ESCAP). Sans ces équipes libérales, les communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) resteront des coquilles vides dont la seule vertu sera de fabriquer de la bureaucratie et de dévorer le temps médical avec une cascade de réunions.
Au total, le SML déplore que ce dernier budget, qui referme le quinquennat, ne permette de tenir aucune des promesses faites aux médecins libéraux.
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