En raison du contexte sanitaire actuel, la 9ème session de la Conférence des Parties au traité de l’OMS, la Convention Cadre pour la Lutte Antitabac se tient sous une forme virtuelle du 8 au 13 novembre. Ratifié par 182 pays et organisations, couvrant plus de 90% de la population mondiale, l’application de ce traité pour lutter contre le tabagisme actif et passif est plus que jamais requise dans un contexte de crise Covid inachevée et d’efforts de relance par les pays.
Cette session, qui aurait dû se tenir à la Haye (Pays-Bas) en novembre 2020, a été reportée à cette année en raison de la crise du coronavirus. En dépit d’un ordre du jour restreint, sa tenue aujourd’hui souligne la nécessité de poursuivre et même de renforcer les stratégies de réduction du tabagisme dans le monde comme le prévoit cette convention. La crise COVID est venue rappeler combien les fumeurs sont particulièrement vulnérables à l’égard des formes graves de Coronavirus, de même que les personnes souffrant de comorbidités que sont les maladies non transmissibles (cancers, maladies cardiovasculaires, diabète, maladies respiratoires) lesquelles ont toutes comme facteur de risque commun le tabagisme.
La crise de la pandémie de COVID a par ailleurs fortement perturbé l’ensemble des systèmes sanitaires et il apparaît que la stratégie de lutte contre le tabagisme définie dans la convention Cadre pour la lutte antitabac est susceptible à la fois de réduire le poids du tabagisme et également, au moins partiellement, celui de la pandémie de Covid.
L’épidémie tabagique tue actuellement 8 millions de personnes prématurément chaque année, dont un million par tabagisme passif. Elle fait peser une charge financière majeure sur les systèmes de santé et les budgets publics. Les fonds engagés dans la lutte contre le tabagisme avec une réduction du nombre de fumeurs permettent de réduire fortement les coûts pour la collectivité. De même les politiques de hausses des taxes sur les produits du tabac sont non seulement particulièrement efficaces mais sont également susceptibles de financer les systèmes de santé fortement éprouvés.
Seize ans après la ratification de la CCLAT, d’importants progrès ont été accomplis pour réduire la demande globale de tabac. Des politiques fiscales fortes, la suppression de la publicité en faveur des produits, l’introduction des avertissements sanitaires graphiques et des paquets neutres ou encore l’interdiction des arômes en constituent des illustrations et ont entraîné une baisse conséquente de la prévalence mondiale. Mais ces mesures doivent être poursuivies, complétées et pleinement appliquées car la baisse demeure trop limitée et de nombreux efforts sont encore nécessaires. La COP9 abordera en particulier la question de l’application du traité et des conditions de sa mise en œuvre avec la question d’un fonds d’investissement en appui.
De plus l’industrie du tabac continue à représenter le plus grand obstacle à la mise en œuvre des stratégies coordonnées de lutte contre le tabagisme. Celle-ci déploie des démarches tous azimuts pour redorer son image et apparaître comme une solution aux problèmes qu’elle crée. La pandémie de Covid 19 s’est à cet égard traduite par une dégradation de la situation. Aussi le Pr Yves Martinet, président du Comité National Contre le Tabagisme, présent à cette session de la COP dans le cadre de l’Alliance pour la convention cadre qui réunit plusieurs centaines d’organisations civiles à travers le monde, « appelle l’ensemble des responsables publics et des acteurs de santé à demeurer mobilisés, vigilants et unis ».
Contact presse : Amélie ESCHENBRENNER – communication@cnct.fr