Le 17 novembre 2021, l’ensemble des professionnels de santé reçoit un message glaçant de la part du ministère, un « DGS-Urgent ». La réalité de l’hôpital public, des services à permanence de soins pour les enfants et les adultes, semble enfin crever les yeux du Ministère : l’hôpital public ne peut plus soigner correctement tout le monde, les urgences craquent et ferment, et il n’y a pas de plan B. Tout juste un plan blanc !
Le Ministère invoque la 5ème vague COVID et les épidémies hivernales pour justifier de chercher tous azimuts des « faisant fonction de soignants » : des plus jeunes aux retraités, que l’on va mettre comme des pions dans les urgences, de manière plus ou moins incitative (financière) ou coercitives (pour les plus jeunes), en favorisant des horaires de travail qui conduisent inexorablement à l’épuisement professionnel et personnel de tous.
La France avait une médecine d’excellence. Des années d’incurie de l’Hôpital Public tourné vers l’activité et la rentabilité couplée à une impéritie de nos gouvernants ont fini par achever notre système hospitalier. Le Ségur avait une grande ambition pour la Santé, il est un échec cinglant pour l’attractivité hospitalière… pour ne pas écrire total.
Il aurait pourtant simplement suffi d’écouter les professionnels de terrain. Ceux qui entre autres ont su monter des hôpitaux COVID en une semaine en mars 2020 savent ce qu’il faut pour fidéliser et rendre attractives les carrières hospitalières, y compris dans leur pénibilité par leur travail de nuit et de week-end.
La méthode du gouvernement a été tout autre. A travers un simulacre de dialogue social depuis le début de la mandature, il passe au forceps des mesures dites d’attractivité qui n’en sont pas. Inciter les médecins à venir travailler à l’hôpital en leur proposant en même temps d’aller « mettre du beurre dans les épinards » à la clinique, proposer de travailler encore plus pour gagner plus – au péril de sa santé et de sa vie personnelle…
… mais refuser de parler des moyens de construire et garder une équipe stable, d’ouvrir le dossier tabou du temps de travail médical, de sa juste valorisation, de sa pénibilité… autant de sujets écartés du Ségur, et dont les Français paient le prix fort : la souffrance agonique de l’Hôpital Public, désormais actée par le Ministère.
La politique de santé menée depuis ces 30 dernières années n’a pas réussi à sauver l’Hôpital Public, le Ministère y apporte maintenant le coup de grâce.
APH, JM et l’ISNI demandent de toute urgence au Ministre de prendre en compte ses propositions pour l’attractivité médicale à l’hôpital public, pour l’ensemble des praticiens.
Ce sont désormais des exigences qui seules sauront redonner envie à chaque praticien de s’engager ou de continuer son engagement dans le service public hospitalier.
Contacts presse : jeunesmedecins@orange.fr
La destruction de l’hôpital fait peur! Pauvre pays. Parmi les LR candidats, j’ai noté que Juvin était le seul à parler du sujet mais les journalistes voulaient l’en empécher…