Dépendants d’un statut de fonctionnaire hospitalier périmé depuis quinze ans, (en total porte-à faux avec leurs compétences et missions), les ambulanciers hospitaliers de France sont en grève depuis le mois de juillet dernier sur quasiment tout le territoire. Le Ségur de la Santé, de multiples grèves, ainsi que la mobilisation du président de la République, du Premier ministre et d’Olivier Véran n’ont toujours pas fait avancer le dossier.
C’est donc, unis que les syndicats (CGT, FO et SUD Santé Sociaux), ainsi que l’AFASH, soutenus par l’AFARM, le collectif Inter Urgences et le collectif Santé en danger appellent à la grève et à une mobilisation nationales le 30 novembre.
Cette journée marquera aussi l’arrivée du cycliste Thierry Cubury devant le ministère, alors qu’il aura parcouru Toulouse-Paris pour alerter l’opinion publique sur les défauts du gouvernement envers les ambulanciers hospitaliers.
Scandaleux : Le Ségur, juste une promesse non tenue !
L’AFASH a mobilisé les députés et les sénateurs sur la question de la non-évolution, depuis quinze ans, de leur statut. 25 sénateurs et 62 députés ont publié, à ce sujet, une question écrite en deux ans. La seule réponse qui a été obtenue de la part du ministère est la suivante : « Cet accord (du Ségur) prévoit également l’ouverture d’un groupe de travail sur l’évolution des métiers des ambulanciers au sein duquel leur statut pourra également être évoqué. » Promesse non tenue !
La réforme des compétences et de la formation des ambulanciers diplômés d’État a bien été menée et aboutira mais le sujet de l’évolution du statut des ambulanciers qui font le choix d’intégrer la fonction publique hospitalière n’a pas été traité.
Antoine PEREIRA, Président de l’AFASH explique : « La réforme de l’hôpital et de notre système de santé s’est déroulée sans nous. C’est honteux ! Cela fait quinze ans que nous demandons que les ambulanciers de la fonction publique hospitalière soient enfin classés en catégorie active et dans la filière soignante… Nous participons réellement aux soins des patients !
La mobilisation du 30 novembre réunira tous les acteurs qui nous soutiennent : ambulanciers, assistants de régulation médicale, médecins urgentistes, membres et représentants de syndicats, membres et représentants d’associations, de collectifs et usagers de la santé. Cette fois, nous allons faire beaucoup de bruit, afin qu’Olivier Véran nous reçoive ! »
Ambulanciers hospitaliers : une profession indignée, désabusée, abattue !
Les quatre transformations qui sont toujours attendues par les ambulanciers hospitaliers et qui seraient ajustées aux évolutions décidées dans le cadre de la réforme qui a suivi le Ségur de la santé (notamment, un nouveau module de formation dédié aux soins, notamment à ceux qui relèvent de l’urgence pré-hospitalière) sont les suivantes :
- Une nouvelle dénomination : suppression du terme « conducteurs » de la dénomination du corps de métier, actuellement appelé corps des « conducteurs ambulanciers ». En effet, les ambulanciers sont des professionnels de santé et non des conducteurs ou des chauffeurs. Ils travaillent au contact des patients et prodiguent des soins d’urgence, notamment dans le cadre de leur intervention SMUR.
- Une classification différente (similaire à celle obtenue par les aides-soignants qui sont au nombre de 200 000 en France contre 3 000 ambulanciers hospitaliers) :
- Intégrer la filière soignante. A l’heure actuelle, ils appartiennent à la filière ouvrière et technique alors que leur diplôme est inscrit au code de la santé publique en tant que professionnels de santé.
- Intégrer la catégorie active. Actuellement ils sont en catégorie sédentaire alors qu’ils travaillent 24h/24, 7j/7, en intervention ou déplacement.
- Intégrer la catégorie B dans le cadre d’une revalorisation des carrières. D’autres professionnels, avec qui ils partagent les mêmes grilles de salaire ont bénéficié de cette revalorisation.
« Grâce à la crise sanitaire, les ambulanciers ont été reconnus comme des professionnels de santé, formés aux soins urgents, travaillant au contact du patient. Pourtant, les ambulanciers hospitaliers vont continuer à exercer leur métier dans un cadre législatif et réglementaire de la catégorie C de la fonction publique hospitalière, dans la filière technique et ouvrière, dont le personnel n’est pas censé être au contact des patients… », s’indigne Olivier RIO, Vice-président et porte-parole de l’AFASH.
Un champion en renfort !
Pour soutenir la grève et la mobilisation du 30 novembre et alerter l’opinion, le champion de vélo Thierry Cubury, (ambulancier hospitalier à Toulouse), 56 ans, parcourra sur sa selle plus de 900 kilomètres, en 8 étapes : Agen, Bordeaux, Angoulême, Poitier, Angers, Chartres.
Il partira de Toulouse le 23 novembre pour arriver le 30 novembre à Paris, au ministère des Solidarités et de la Santé où au moins 500 ambulanciers grévistes sont attendus.
« Je souhaite réveiller les consciences, dénoncer l’abus qui nous concerne, nous ambulanciers hospitaliers et faire avancer le dossier de la modification de notre statut », explique Thierry CUBURY, adhérent de l’AFASH
L’AFASH prépare cette journée de longue date dans un seul objectif : obtenir enfin un rendez-vous avec Olivier Véran, notre ministre, afin de le mettre face à ses responsabilités.
Le point de vue de :
« L’AFARM soutient le mouvement de grève des ambulanciers SMUR et hospitaliers, dans leur demande de reconnaissance de la profession et de changement de statut. Les ambulanciers hospitaliers forment avec les infirmiers (IDE) ou les infirmiers anesthésistes (IADE) et les médecins urgentistes réanimateurs le trinôme qui permet la médicalisation des victimes en urgence pré-hospitalière et lors du transfert de patients vers des plateaux techniques plus adaptés à leurs pathologies.
Ils optimisent la prise en charge, en effectuant quotidiennement la vérification du matériel dans les véhicules, veillent au bon conditionnement des patients et adaptentleur conduite en fonction de leur état de santé.
Ils forment les professionnels de santé en tant que formateur CESU, encadrement des stagiaires, qu’ils soient élèves IDE, IADE et ambulanciers. Ils méritent cette reconnaissance ! », explique Alexandre CREUX-MALUGA et Yann ROUET, Co-présidents de l’AFARM.
« Les ambulanciers hospitaliers appartiennent aux catégories de professionnels exclues du Ségur de la santé. C’est honteux et la raison pour laquelle le collectif Santé en danger a demandé un Ségur 2 dès juillet 2020 ! Je serai au rendez-vous du 30, devant le ministère pour les soutenir. », explique Arnaud CHICHE, fondateur du collectif Santé en danger.
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