La CSMF, premier syndicat médical français, a pris connaissance avec consternation des décisions des pouvoirs publics et de l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament (ANSM) concernant la prescription des pilules de 3ème et 4ème générations. Désormais, leur délivrance sera conditionnée par la confirmation écrite que le médecin prescripteur a bien vérifié que l’état de santé de sa patiente était bien compatible avec ce type de contraceptifs oraux.
La CSMF s’élève contre l’absurdité d’une telle mesure, qui rend aujourd’hui plus facile de prescrire des produits opiacés qu’un contraceptif.
La CSMF dénonce une mesure qui ajoute des complications administratives inacceptables, au seul motif que l’ANSM ne prend pas ses responsabilités dans ce dossier et se construit des alibis, sans mesurer qu’elle porte gravement atteinte à la relation médecin / patient en institutionnalisant la méfiance.
« Primum non nocere »* reste la règle majeure appliquée de l‘antiquité à nos jours par tous les médecins. La CSMF rappelle à l’ANSM qu’en application des règles les plus élémentaires de prescription, le médecin s’assure des antécédents de son patient, de ses allergies et prescrit ce qui correspond le mieux à l’état de santé de celui-ci. C’est évidemment le cas pour les contraceptifs oraux, comme c’est le cas pour tous les autres produits dont les antibiotiques, les chimiothérapies ou l’aspirine.
Les confirmations écrites exigées par l’ANSM constituent une remise en cause profonde de la prescription en général. S’engager dans cette voie aujourd’hui, conduira, demain, les médecins, ou leurs assureurs, à demander aux patients de signer des formulaires de consentement éclairé pour chaque prescription, et après-demain un juriste ou un avocat tiendra le stylo de chaque prescripteur.
Concrètement, la CSMF refuse d’entrer dans ce cycle infernal et regrette que les pouvoirs publics et les agences de santé cèdent à la panique et ne cherchent d’abord à se protéger eux-mêmes au lieu de faire et d’assumer des choix.
La CSMF demande au Gouvernement d’assumer ses contradictions et de ne pas les faire supporter aux médecins libéraux qui sont en première ligne tous les jours devant plus d’un million de patients.
En attendant la CSMF s’interroge pour savoir s’il est bien utile de continuer à participer à des réunions relatives à la simplification administrative, et notamment à la prescription électronique, alors que toutes les décisions des pouvoirs publics visent à alourdir et compliquer les formalités administratives des médecins libéraux.
*D’abord, ne pas nuire