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« Combien faudra-t-il faire de communiqués de presse pour que le ministre nous écoute et prenne de bonnes mesures pour l’hôpital ? » (Communiqué)

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Après une belle manifestation de toute la santé samedi 4 décembre à Paris, et la réception de délégations au ministère – pour s’entendre dire qu’il fallait arrêter de se plaindre parce qu’on avait eu le Ségur et que de toutes façons il n’y avait pas de plan santé pour les six mois à venir – la semaine a été rude pour les professionnels de santé.

L’arrivée en trombe de la cinquième vague a motivé l’activation et la réactivation des plans blancs : Noël risque de ne pas être des « vacances » pour nombre d’entre eux… puis, comme si ça ne suffisait pas, un courrier dans nos boîtes aux lettres électroniques : une nouvelle pépite, le DGS-Urgent « 2021-126 » …

Alors que les professionnels de santé se sont à peine remis de la blague du 2021-120 (tous aux urgences, et tant pis pour les autres patients), voici maintenant le temps des injonctions paradoxales : tous au COVID, tout en maintenant l’activité qui ne peut pas ou qui ne peut plus attendre, le dépistage des cancers, la santé mentale des Français… En gros, faire face à la montagne de travail supplémentaire liée à la nouvelle vague COVID, avec toujours plus de déprogrammations à rattraper et toujours moins de professionnels de santé.

La résilience historique du système de santé, au bout de deux ans, est mise à l’épreuve. L’hôpital public est dans une situation pire qu’à la première vague.

Nous l’avions déjà écrit cet été, lors de la quatrième vague. Et encore avant… Combien de fois encore faudra-t-il l’écrire ?

L’attractivité des carrières médicales hospitalières, comme toute la réforme urgemment nécessaire du système de santé, ne pouvait se résumer dans un Ségur fait à toute hâte. En excluant les syndicats (SNPHARE et son intersyndicale Avenir Hospitalier/APH) qui avaient des propositions certes coûteuses, mais efficaces, en excluant la réflexion sur les missions du service public hospitaliers, en excluant le sujet de la permanence des soins, cœur de la prise en charge médicale de la crise sanitaire et sans laquelle l’hôpital n’est plus l’hôpital… le sauvetage n’a pas eu lieu.

Nous en subissons les conséquences directes : des fermetures de services prenant en charge des urgences vitales, y compris dans de « grandes maisons » de référence, et des praticiens qui n’en peuvent plus de ce mépris des tutelles et quittent le navire… un recours toujours plus important à l’intérim, lui, très coûteux (plusieurs milliards d’euros par an) !

Les solutions, pourtant, nos décideurs politiques les ont sur leurs bureaux. Ces solutions sont portées par le terrain depuis des années – ce terrain, qui a su montrer son efficience pour transformer l’hôpital lors de la première vague, a l’expertise pour reconstruire l’hôpital public.

Ce n’est pas sur une échéance de mandat qu’il faut investir, ni sur une image dans les médias. C’est dans la santé ! Tous, nous y serons gagnants.

Aujourd’hui, les praticiens hospitaliers ont besoin de signaux forts : des mesures urgentes, et une perspective d’avenir : pour leurs carrières, pour l’hôpital.

Le SNPHARE demande : 

  • Une mise à plat du système de santé et une définition de la place de l’hôpital public dans ce système de santé
  • De réelles mesures d’attractivité et de fidélisation des carrières médicales hospitalières :
    • L’ouverture promise depuis trop longtemps du chantier de la permanence des soins et du temps de travail
    • La bonification de 4 ans d’ancienneté, donnée aux plus jeunes en 2020, à tous les PH
    • Une réforme courageuse de la gouvernance permettant une réelle démocratie sanitaire et un pouvoir médical décisionnaire.

Contact : Anne Wernet – anwernet.snphar@gmail.com

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