Les députés et sénateurs membres de l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques ont examiné jeudi 2 décembre, un rapport présenté par Jean-Luc Fugit, député (Rhône – La République en Marche) et Angèle Préville, sénatrice (Lot – Parti socialiste) faisant la synthèse d’auditions conduites ces derniers mois pour faire un point sur les interactions entre pollution de l’air et crise du Covid-19.
En mai 2020, l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST) avait publié une note intitulée « Pollution de l’air, gaz à effet serre et crise du Covid-19 : quelles interactions ? » qui s’intéressait déjà à la pollution de l’air comme possible facteur aggravant de l’épidémie. Lors de l’examen de la note, l’Office avait jugé qu’une mise à jour serait nécessaire afin de suivre l’évolution des travaux, nationaux et internationaux, sur ce sujet important. Plus d’un an et demi après le début de la pandémie de Covid-19, les études scientifiques ont été poursuivies et ont fourni de nouvelles données.
C’est pourquoi le 16 septembre 2021, la commission des affaires sociales et la commission du développement durable et de l’aménagement du territoire de l’Assemblée nationale ont conjointement saisi l’Office afin de « dresser un bilan des connaissances scientifiques sur ce sujet » et « d’avancer des recommandations dont nous pourrions collectivement nous saisir ».
Les rapporteurs ont examiné les effets de la pollution de l’air extérieur mais aussi de l’air intérieur. Sur le premier sujet, il semble établi que les zones fortement et chroniquement polluées aient connu une recrudescence des cas de COVID-19. L’exposition chronique aux particules fines, notamment les PM2,5, ainsi qu’au dioxyde d’azote (NO2) affaiblit les parois de l’appareil respiratoire ainsi que l’action du système immunitaire, facilitant la pénétration et l’action du virus. Cependant, l’hypothèse d’une potentielle implication des particules fines dans le transport du virus semble peu probable. La hausse de cas de COVID-19 pendant les pics de pollution peut plutôt s’expliquer par des conditions météorologiques (température, humidité) favorables à la fois à la persistance de la pollution atmosphérique et à la survie du virus en extérieur. En milieu confiné, la dynamique de contamination diffère et le rôle de la transmission par aérosols est central et doit être mieux pris en compte.
Les rapporteurs préconisent de renforcer les politiques d’incitation au renouvellement de l’air dans les milieux clos, comme la ventilation et l’aération, avec un accent particulier sur les établissements recevant du public (ERP), en appuyant ces politiques par l’installation et l’usage généralisés de capteurs de CO2performants qui permettent de disposer d’un indicateur efficace. De plus, ils encouragent la mise en place d’une campagne nationale de tests d’efficacité des purificateurs d’air dans les ERP en partenariat avec le ministère de l’Éducation nationale et les collectivités territoriales, afin de déterminer un cadre juridique commun régissant l’installation et l’entretien de ces appareils.
Consulter le rapport :
https://www.assemblee-nationale.fr/dyn/15/dossiers/qualite_air_covid
https://www.senat.fr/notice-rapport/2021/r21-257-notice.html
L’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques est présidé par Cédric Villani, député (Essonne – Non inscrit) ; son premier vice-président est Gérard Longuet, sénateur (Meuse – Les Républicains)
L’Office sur Internet :
— http://www2.assemblee-nationale.fr/15/les-delegations-comite-et-office-parlementaire/office-parlementaire-d-evaluation-des-choix-scientifiques-et-technologiques
— http://www.senat.fr/opecst/index.html
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