La Conférence Nationale des Doyens de médecine profondément choquée.
Le maire d’Orléans, Serge Grouard, a annoncé lors d’une conférence de presse le 27 janvier 2022 l’ouverture d’une faculté de médecine dans sa ville à la rentrée 2022, antenne de l’université de Zagreb. Cette décision ferait suite à la signature d’un accord entre lui et des représentants de l’université de Zagreb le 21 janvier 2022.
Les tractations ont été conduites en marge des responsables des deux universités de la région. L’université de Zagreb est connue pour accueillir chaque année 50 étudiants en médecine, tous étrangers, pour un enseignement en anglais, pour la somme de 12 000 euros par an.
Notons que des disciplines aussi essentielles que l’immunologie par exemple ne font pas partie de l’enseignement obligatoire. En accueillant 50 étudiants de la région Centre-Val-de Loire, elle aurait ainsi l’opportunité de doubler ses profits. Ce projet rappelle celui de la prépa MOZ, en 2016, dans cette même ville d’Orléans, avec déjà l’université de Zagreb, projet qui avait pu heureusement être stoppé tant il était inepte au plan de la formation et contraire à tous les principes éthiques de l’Université dans notre pays.
La Conférence Nationale des Doyens de médecine, profondément choquée par le mépris dont témoigne cette initiative quant à l’exigence de qualité de la formation médicale et son mercantilisme, exprime son indignation et sa ferme opposition au marchandage de la formation médicale.
Si la démographie médicale de la région Centre-Val-de-Loire est catastrophique et justifie des mesures innovantes et efficientes à court terme, elle doit faire l’objet, pour ce qui est de la formation, de concertations responsables entre les différents acteurs : Région, rectorat, ARS et universités.
Des renforts en professeurs et maîtres de conférence des universités sont demandés pour accueillir le plus d’étudiants en médecine possible dans une formation réputée sur l’ensemble du territoire français pour sa qualité.
Tout ne dépend toutefois pas de ces nombres, loin s’en faut, et les augmentations très sensibles obtenues ces dernières années ne produiront d’effets que dans 10 à 15 ans. L’enjeu aujourd’hui est donc surtout de trouver les ressorts d’une plus grande solidarité territoriale que cette initiative du maire d’Orléans met à mal.
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