La Fédération Nationale des Orthophonistes, l’Union Nationale pour le Développement de la Recherche et de l’Évaluation en Orthophonie (UNADREO) et le Collège Français en Orthophonie (CFO) rappellent que le masque n’est pas délétère pour l’apprentissage du langage chez l’enfant tout venant.
La dernière revue de littérature menée par l’UNADREO*, la société savante en orthophonie, qui s’appuie sur les recherches actuelles, révèle que le port du masque n’entrave pas le développement du langage chez les enfants présentant un neurodéveloppement typique, malgré les inquiétudes. Une très récente étude sur le développement du langage chez le tout-petit montre que les enfants de 2 ans sont tout à fait capables de reconnaître des mots courants produits avec un masque opaque*. Concernant les enfants d’âge scolaire et l’apprentissage de la lecture, les évaluations nationales à l’école montrent que le port du masque n’a pas été associé à une augmentation du nombre d’élèves en difficultés scolaires*, à la différence de la fermeture des écoles lors du confinement.
Si le ressenti et les craintes des professionnels de la petite enfance doivent être entendues, il nous paraît essentiel de s’appuyer sur des données scientifiques et chiffrées pour mesurer l’impact réel du port du masque.
Si la communication passe en partie par les expressions faciales, elle ne se résume pas à celles-là, et elle est également portée par d’autres éléments essentiels qui restent accessibles malgré le port du masque: le contexte, la communication verbale, la prosodie, le regard, les gestes. De plus, la communication humaine est caractérisée par sa grande adaptabilité. Une étude très récente a d’ailleurs montré que la généralisation du port du masque entraînait une amélioration de la capacité à identifier les émotions d’autrui à partir du regard.*
D’autres recherches sont nécessaires pour déterminer les impacts généraux du port du masque sur les enfants à besoins particuliers, mais les orthophonistes, professionnels de santé experts du langage et de la communication savent adapter leurs pratiques et conseiller leurs patients et leur entourage en cas de besoin, de doutes ou d’inquiétudes. Les orthophonistes, dans leur exercice, reçoivent des patients porteurs de troubles du langage et de la communication. Les orthophonistes doivent en toute circonstance, aider les patients à surmonter les obstacles à leur communication : le masque en est un pour certains. Il relève bien de l’orthophoniste d’adapter sa pratique au milieu dans lequel les patients évoluent.
Par ailleurs, au quotidien, les enfants sont en contact d’adultes non masqués en dehors des heures de garde ou scolaires. Ils bénéficient à ce moment-là d’une exposition pleine et entière aux informations non verbales véhiculées par le visage.
La FNO rappelle également que le port du masque inclusif peut être un élément de réponse à défaut d’une solution unique.
Un regroupement d’une centaine d’orthophonistes, nommé Collectif National des Orthophonistes de France a été interrogé à plusieurs reprises par les médias dans le cadre du port du masque et des inquiétudes qu’il suscite sur le développement du langage chez les enfants. Ce regroupement, en marge de la profession, revendique l’arrêt du port du masque pour et auprès des enfants.
La Fédération Nationale des Orthophonistes, seule instance représentative des orthophonistes, l’UNADREO et le CFO, instances reconnues par les autorités de tutelle, rappellent que la position du Collectif National des Orthophonistes de France ne porte pas la voix de la profession.
La FNO, l’UNADREO et le CFO resteront vigilants à la parution de nouvelles études sur le sujet.
Contact Fédération nationale des orthophonistes : contact@fno.fr