Des députés ont fait une proposition de loi fin janvier 2022 visant à mieux encadrer l’ouverture et le fonctionnement des centres de santé suite à de nombreuses dérives constatées par l’Etat. En attendant que des mesures fortes soient prises, l’Union Dentaire demande un moratoire sur l’ouverture de futurs nouveaux centres.
L’Union Dentaire se bat depuis des années sur ce sujet. Malgré l’affaire Dentexia très médiatisée, ces pratiques se multiplient dans les centres qui s’ouvrent sur tout le territoire.
Des dérives récurrentes nous sont régulièrement signalées et nous avons fait remonter les informations au niveau des institutions nationales et régionales, explique Dr Franck Mouminoux, président de l’Union Dentaire. Nous espérons que les activités de ces centres soient clairement encadrées : ils ne sont pas soumis aux mêmes règles (en terme de publicité par exemple) et contrôles que les praticiens libéraux ou hospitaliers et représentent une concurrence déloyale, certains abusant même leurs patients.
En effet, des centres sont régulièrement accusés de surfacturer leurs patients, voire même de mutilations. Détenus par des groupes financiers sous couvert d’associations à but non lucratif, ils bénéficient de subventions et leur contrôle par les ARS est beaucoup plus limité. Encore dernièrement, des centres ont été fermés dans l’Est de la France et en Bourgogne suite à des signalements de pratiques douteuses très graves. Il devient urgent de reserrer la vis sur les pratiques de ces centres : plus de contrôles sur les soins, des sanctions et amendes en cas de mauvaises pratiques, une coordination accrue entre les Ordres et les ARS pour vérifier les qualifications des praticiens en exercice, l’identification des chirurgiens-dentistes travaillant dans ces centres, etc… L’Union Dentaire a rédigé 10 propositions pour la régulation des centres dentaires. Consulter les propositions
Dans un contexte de démographie dentaire tendue, il y a de la place pour tout le monde, continue Dr Franck Mouminoux, chirurgien-dentiste exerçant à Aurillac (Cantal). Mais bien souvent, ces centres ne répondent pas à une demande de besoins démographiques ou de soins dentaires : ils ne s’installent que dans des centres ville déjà surdotés où les patients ont pléthore de chirurgiens-dentistes auprès de qui se faire soigner. Certains jouent sur la carte « low cost ». Mais avec le 100% Santé, aujourd’hui, tout le monde a accès à des soins dentaires couverts par l’Assurance maladie dans un cabinet libéral.
Il est temps que l’Etat agisse vite pour éviter de nouveaux scandales, conclut Franck Mouminoux.
Contact presse :
Clément Neveu – Délégué général
contact@union-dentaire.com