L’Union nationale des pharmacies de France (UNPF) juge indécentes certaines rémunérations envisagées dans le cadre de la nouvelle convention pharmaceutique. Ce texte, qui doit définir l’avenir de la pharmacie d’officine pour les cinq années à venir, fait l’objet d’une négociation en cours avec l’Assurance maladie et les complémentaires santé.
Troisième force syndicale de l’officine en France, l’UNPF approuve l’élargissement prévu des missions officinales, notamment dans le champ de la prévention, mais se dit choquée des tarifs proposés par l’Assurance maladie pour des actes engageant l’expertise et la responsabilité du pharmacien.
« Ce qui est en jeu, ce sont les moyens donnés aux 21 000 officines de France de servir au mieux la santé de nos concitoyennes et concitoyens. Peut-on décemment rémunérer 2,50 euros le pharmacien pour la dispensation de médicaments au domicile des patients ? Un tel tarif couvre à peine l’utilisation du matériel : pilulier, logiciel… Et le pharmacien acceptera- t-il de réaliser toutes les étapes d’une dispensation à l’unité pour la modique somme d’1 euro, alors même que le coût en ressources humaines est de l’ordre de 3 euros ? Ce n’est pas sérieux », déclare Christophe Le Gall, Président de l’UNPF.
Concernant la dispensation des médicaments à l’unité, l’UNPF a récemment fait part de ses fortes réserves sur l’utilité d’une telle mesure, estimant qu’elle n’est pas adéquate pour lutter contre le gaspillage et l’antibiorésistance (voir le communiqué du 3 février 2022).
Un plafonnement absurde, un axe prévention trop timoré
L’UNPF déplore également le plafonnement de la rémunération annuelle pour le pharmacien correspondant et pour l’assistance à la téléconsultation. « Autoriser les pharmaciens à assumer ces nouvelles missions répond à des besoins de santé publique. Instaurer des mécanismes dissuasifs par officine n’est donc pas cohérent. »
Le syndicat adhère pleinement à l’élargissement du champ des vaccinations et dépistages que pourra effectuer le pharmacien. Il regrette toutefois que la convention n’aille pas plus loin sur le volet de la prévention, par exemple en ajoutant aux dépistages du cancer colorectal et des infections urinaires ceux de la rétinopathie, du risque cardiovasculaire, du cancer de la peau, de la BPCO ou encore des allergies.
L’UNPF regrette enfin que la convention n’aborde pas le sujet des préparations magistrales, essentielles pour pallier les ruptures d’approvisionnement, ni la préparation des doses à administrer (PDA), ni enfin le rôle que peut jouer le pharmacien dans la gestion des petites urgences pour désengorger les hôpitaux et les cabinets médicaux.
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