A la veille de la journée mondiale de sensibilisation de l’autisme, la CIPPA et son président, le Pr Bernard Golse, formulent 15 propositions pour changer la donne de la prise en charge de l’autisme en France.
Aujourd’hui, la politique de l’autisme fait face à la fois aux limites actuelles d’une psychiatrie en crise mais aussi aux conflits dogmatiques qui entravent le progrès de la prise en charge en France. Elle se trouve également au croisement des politiques du handicap et de la santé mentale dont les budgets sont très largement déficients par rapport aux besoins et par rapport à ceux de nos voisins européens.
Pourtant, l’éthique d’une société se mesure à l‘aune de l’attention qu’elle accorde à ses membres les plus vulnérables. Ainsi dans une société solidaire et responsable, la place de la médecine et en particulier de la psychiatrie doit apparaitre comme le garant d’une vision respectueuse de la diversité et de la dignité de chacun.
La CIPPA demande donc aux pouvoirs publics, plutôt que de diviser les acteurs de l’autisme, de se mobiliser pour construire la psychiatrie de demain et pour permettre à ces personnes, des citoyens comme les autres, de vivre dignement. Il s’agit de faire de la psychiatrie et de la pédopsychiatrie doit être une priorité de la prochaine mandature. En effet, sans réponse à cette crise profonde, notre société ne pourra pas répondre au défi d’une prise en charge éthique de l’autisme et de l’intégration.
C’est pourquoi parmi ses 15 propositions, la CIPPA formule 5 propositions clés pour construire la psychiatrie de demain et 10 propositions pour développer prise en charge plurielle et responsable de l’autisme afin de permettre à aux personnes autistes, des citoyens comme les autres, de vivre dignement.
15 propositions clés de la CIPPA pour enfin changer la donne :
5 propositions clés pour construire la psychiatrie de demain
1) Le CMP doit impérativement demeurer la base de la gradation de l’offre de soins et la porte d’entrée privilégiée dans le champ de la santé mentale particulièrement pour les 0-2 ans
2)Les cas complexes réclament une gestion spécifique et la mise en place de registres permettant d’améliorer leur prise en charge et la recherche en ce domaine
3)La recherche neurobiologique et génétique doit être énergiquement développée en matière d’autisme sans oublier la recherche dans le champ des sciences humaines
4)Compte tenu du manque actuel important et cruel de pédopsychiatres, la formation initiale et la formation continue doivent être rapidement repensées pour les médecins mais aussi pour toutes les professions impliquées dans la prise en charge des troubles autistiques
5)Une articulation du champ médico-social et du champ sanitaire est nécessaire et urgente (au niveau des ARS notamment) afin de pouvoir procéder aux orientations des patients en partant de leurs besoins et pas seulement en fonction des places disponibles
10 propositions pour développer prise en charge plurielle et responsable de l’autisme
6) Augmenter significativement de façon pérenne des moyens financiers et humain
7) Renforcer la formation de l’ensemble des professionnels au contact des personnes autistes
8) Renforcer le dépistage par des réseaux de proximité
9) Garantir à chacun un suivi individualisé et coordonné
10) Permettre une insertion scolaire généralisée et adaptée
11) Améliorer la continuité des parcours
12) Accompagner la famille dans le temps
13) Pour une insertion sociale, citoyenne et culturelle décuplée
14) Défendre une gouvernance ouverte, plurielle et transparente de la politique de l’autisme
15) Défendre la liberté de choix des familles, des autistes et des professionnels
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> Lire les 15 propositions pour changer la donne de la prise en charge de l’autisme en France
> Contact : courrier@cippautisme.org