En 2017, l’ISNCCA – devenu depuis lors le syndicat des Jeunes Médecins – critiquait déjà ce « nom ridicule » donné par la réforme du 3ème cycle des études de médecine aux internes récemment thésés et inscrits à l’Ordre.
Alors que l’expression « docteur junior » est rentrée dans la réglementation française en 2018, une étude britannique, parue il y a quelques jours, recommande d’en abandonner l’usage.
Une expression « dégradante »
En effet, selon l’enquête menée par le Docteur Scarlett McNally1 auprès de 2000 personnes (patients et personnels médicaux et paramédicaux), 78% des personnes interrogées considèrent que l’expression « docteur junior » est dégradante et qu’elle renvoie une image péjorative du métier, qui ne reflète pas les capacités réelles de ces professionnels et le travail extrêmement difficile qu’ils fournissent chaque jour.
Plus qu’un problème de sémantique
Comme l’explique bien le rapport, il ne s’agit pas de savoir comment les « docteurs juniors » souhaitent être appelés, mais comment les autres – c’est à dire les patients, les usagers, le personnel médical et paramédical – perçoivent leur rôle au travers de cette dénomination. Or, l’étude révèle que cette expression conduit à des préjugés inconscients qui peuvent affecter la façon dont les conseils médicaux sont interprétés. Les « docteurs juniors » sont très souvent confondus avec des étudiants en médecine ou d’autres personnels, et les patients ne réalisent pas qu’ils ont vu un médecin.
Si les « docteurs juniors » sont encore en formation, ils ne se forment pas pour être médecins ; ils sont déjà médecins ! C’est la raison pour laquelle le Docteur Scarlett McNally préconise l’abandon de cette expression sur les lieux de travail, car tous les médecins doivent y être clairement identifiés comme tels.
1 https://www.scarlettmcnally.co.uk/document/junior-doctors-report.pdf
Contact presse
Emanuel Loeb
Président Jeunes Médecins
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