Alors qu’au mois de mars, le rapport du Sénat s’est inquiété du recours massif aux cabinets de conseil privés et de l’influence croissante qu’ils ont sur les politiques publiques de l’État (affaire Mc Kinsey), le Ministère des Solidarités et de la Santé persiste et signe ! En effet, « une fois n’est pas coutume », dans le cadre du Ségur du numérique en Santé, le Ministère a de nouveau sollicité une agence de conseil spécialisée dans ce domaine, dans le cadre d’une concertation des professionnels de santé et notamment des médecins de ville.
Jeunes Médecins s’interroge sur la place et le rôle de l’agence.
Si elle intervient pour apporter son expertise sur le fond et accompagner la transformation numérique en santé, Jeunes Médecins se demande à quoi peut bien servir l’Agence du numérique en Santé (ANS), agence de l’État qui a justement cette mission ! De manière générale, Jeunes Médecins s’inquiète du recours très fréquent à ces agences qui conseillent tant les entreprises sur la mise en œuvre des politiques publiques que l’administration sur la définition de ces mêmes politiques publiques.
Si cette agence intervient seulement pour assurer l’intendance de cette concertation, en animant les ateliers et en adressant les convocations et les compte-rendu (ce qui expliquerait que son logo soit absent des documents de travail), Jeunes Médecins s’inquiète que le Ministère des Solidarités et de la Santé et ses services n’aient pas les moyens humains et techniques de le faire eux-mêmes !
Car si malgré une administration pléthorique et compétente, l’État « ne sait plus faire » sur le fond comme sur la forme, c’est inquiétant pour toutes les réformes de santé à venir !
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