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« Lutter contre les maladies chroniques à Mayotte : renforcer les action concertées » (BEH)

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Santé Publique France vient de publier le BEH n°9-10 sur le thème « Lutter contre les maladies chroniques à Mayotte : renforcer les action concertées ».

  • Estimation de la prévalence du diabète et du pré-diabète à Mayotte et caractéristiques des personnes diabétiques, Mayotte, 2019, Abdullah Azaz et coll., Santé publique France

La première estimation de la prévalence du diabète à Mayotte, rapportée par l’étude Maydia en 2008, s’élevait à 10,5% des adultes âgés de 30 à 69 ans, avec plus d’une personne sur deux qui ignorait son statut diabétique. L’étude Unono Wa Maore 2019, vise à décrire l’état de santé de la population mahoraise, dont le diabète. Les objectifs de notre étude sont d’estimer la prévalence du diabète connu, non connu, du prédiabète, et de décrire les caractéristiques de la population diabétique à Mayotte.

Un échantillonnage aléatoire, basé sur un plan de sondage à trois niveaux (adresse/logement/personne), a permis le recueil d’informations individuelles par questionnaire administré en face à face, couplé à un examen de santé au cours duquel des prélèvements veineux étaient réalisés, dont une mesure de l’hémoglobine glyquée (HbA1c). Le statut diabétique a été défini par la déclaration d’un diabète ou la mesure d’une HbA1c≥6,5%. Le statut prédiabétique a été défini par l’absence de déclaration d’un diabète et une mesure de l’HbA1c comprise dans l’intervalle [6%-6,5%]. Les estimations ont été pondérées en tenant compte du plan de sondage et d’une correction du biais induit par la non réponse, liée notamment au niveau socioéconomique.

La prévalence du diabète dans la population âgée de 18 à 69 ans était de 12,1% avec intervalle de confiance à 95%(IC95%): [10,6-13,6], avec une prévalence du diabète non connu de 4,7% [3,8-5,7] ; 12,1% [10,6-13,6] avaient un prédiabète. La prévalence du diabète était plus élevée chez les femmes (13,3% [11,3-15,2], contre 10,6% [8,4-12,9] chez les hommes). On observe une proportion plus importante de femmes parmi les personnes diabétiques connues, non connues ou prédiabétiques, respectivement 61%, 59% et 55%. Quel que soit le stade d’hyperglycémie, ces personnes avaient très fréquemment une obésité associée (respectivement 50%, 70% et 46%), ainsi qu’une hypertension associée (69%, 42%, 51%).

Plus de dix ans après le premier état des lieux en population mahoraise, notre étude rapporte de nouveau une très forte prévalence du diabète, notamment chez les femmes. Nos résultats soulignent l’urgence de mettre en place des mesures de prévention primaire et secondaire, afin de lutter contre ce fardeau.

  • L’hypertension artérielle à Mayotte : prévalence, connaissance, traitement et contrôle en 2019 : étude Unono Wa Maore, Clémence Grave  et coll., Santé publique France

En 2008, la prévalence de l’hypertension artérielle (HTA) a été estimée à 44% chez les personnes âgées de 30 à 69 ans vivant à Mayotte, avec deux hypertendus sur trois qui ne connaissaient pas leur diagnostic d’HTA. L’objectif de cette étude était de donner une nouvelle estimation de la prévalence de l’HTA à Mayotte en 2019, du niveau de connaissance du diagnostic et de la prise en charge ainsi que de décrire les caractéris tiques de la population hypertendue.

Les données sont issues de l’enquête transversale Unono Wa Maore, menée à Mayotte. Les analyses ont porté sur la population adulte âgée de 18 à 69 ans ayant répondu au questionnaire et ayant bénéficié d’un examen de santé incluant au moins deux mesures de pression artérielle (n=2 620). L’HTA était définie par une déclaration d’hypertension ou par des valeurs de pression artérielle systolique≥140 mmHg et/ou de pression artérielle diastolique≥90 mmHg à l’examen clinique.

En 2019, la prévalence de l’HTA a été estimée à 38,4% (IC95% : [36,1-40,7]) dans la population de Mayotte âgée de 18 à 69 ans. La prévalence était similaire chez les hommes (38,5%) et les femmes (38,3%, p=0,95). La prévalence de certains facteurs de risque était élevée avec 75% des hypertendus qui étaient en surpoids ou obèses (vs 53% des non hypertendus), 13% qui déclaraient être diabétiques (vs 4%) et 69% qui étaient inactifs professionnellement (vs 63%).

Parmi les hypertendus, 48% connaissaient leur diagnostic d’HTA. Les femmes connaissaient plus souvent leur diagnostic que les hommes (56% des femmes hypertendues vs 38% des hommes hypertendus, p<0,0001). Parmi les personnes connaissant leur diagnostic d’HTA, 45% étaient traitées pharmacologiquement. Le taux de contrôle était de 30,2% chez les hypertendus traités pharmacologiquement. Au total, 80% des hypertendus avaient une pression artérielle trop élevée lors de l’examen clinique de l’enquête.

Parmi les personnes connaissant leur diagnostic d’HTA, 45% étaient traitées pharmacologiquement. Le taux de contrôle était de 30,2% chez les hypertendus traités pharmacologiquement. Au total, 80% des hypertendus avaient une pression artérielle trop élevée lors de l’examen clinique de l’enquête.

La prévalence de l’HTA reste importante à Mayotte, où certains facteurs de risque tel que l’obésité sont particulièrement fréquents dans la population. La connaissance du diagnostic d’HTA, le traitement et le contrôle restent insuffisants. Des mesures de prévention primaire, mais aussi de dépistage et de traitement des hypertendus ciblant les populations les plus touchées doivent être encouragées.

  • Etat nutritionnel de la population mahoraise enfants et adultes : résultats de l’étude Unono Wa Maore 2019 et évolutions depuis 2006, Valérie Deschamps et coll., Santé publique France

Pour décliner le Programme national nutrition santé (PNNS) dans les territoires ultramarins, il est nécessaire de disposer de données récentes et de pouvoir juger de l’évolution de la situation nutritionnelle dans le temps. C’est dans ce cadre qu’à Mayotte, le volet nutritionnel de l’étude Unono Wa Maore a été conduit en 2019 de façon à actualiser les données de l’étude Nutrimay-2006. Dans les deux études, un examen de santé a été réalisé chez les adultes et les enfants de façon à disposer de données anthropométriques mesurées comparables dans le temps. Par ailleurs, des questionnaires en face à face ont permis de renseigner des habitudes alimentaires telles que les pratiques d’allaitement des nourrissons et l’alimentation des adultes (sur la base de questions de fréquence de consommations alimentaires). L’insécurité alimentaire a également été mesurée à l’aide du Household Food Security Survey Module (HFSSM).

En 2019, la population mahoraise se caractérise toujours par des niveaux élevés de prévalence de l’obésité, en particulier chez les femmes. La prévalence de l’obésité était de 39,0% chez les 15-69 ans. Cette situation coexiste avec des situations de malnutrition aiguë chez les enfants : 7,1% présentaient une maigreur modérée à sévère (indice poids-pour-taille <-2 Z-scores). Si le taux d’allaitement à la naissance reste très supérieur à Mayotte par rapport à la métropole, 94% vs 74%, les pratiques d’allaitement après la naissance et de sevrage ne semblent pas avoir évolué favorablement. Il en est de même pour l’alimentation avec des niveaux bas de consommation de fruits et légumes (27% de consommateurs quotidien à Mayotte contre 91% en métropole) et des produits laitiers (25% de consommateurs quotidien à Mayotte contre 82% en métropole). L’étude a également permis de mettre en évidence une prévalence de 47,2% d’insécurité alimentaire à Mayotte.

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