Le Conseil International des Infirmières (CII) présente la documentation relative à la Journée internationale des infirmières, sur le thème La profession infirmière, une voix faite pour diriger : Investir dans les soins infirmiers et respecter les droits pour garantir la santé mondiale. Cette publication a pour but d’aider les infirmières et les prestataires de santé en général, de même que les gouvernements et les organisations internationales à transformer les stratégies mondiales en actions concrètes au niveau local de même qu’à améliorer la pratique clinique sur le terrain.
Mme Pamela Cipriano, Présidente du CII, relève que « les infirmières ont tout donné dans la lutte contre la COVID-19 et contre Ébola, dans les zones sinistrées et dans les zones de guerre. Et pourtant, elles sont toujours confrontées au manque de personnel et de protection, à de lourdes charges de travail et à des salaires trop bas. Le temps est venu de prendre des mesures concrètes pour assurer la sécurité au travail, protéger les infirmières et sauvegarder leur santé physique et mentale.
Les femmes forment 70% de la main-d’oeuvre en santé au niveau mondial mais occupent seulement 25% des postes de direction. Ce sont elles qui occupent les emplois sous-évalués et les moins bien payés, tout en assumant les soins et le travail domestique non rémunérés. Or, il est possible d’autonomiser les femmes et de défendre l’égalité des sexes en investissant dans les soins infirmiers.
Plusieurs rapports publiés récemment montrent qu’il faut investir dès maintenant dans les soins infirmiers pour pouvoir espérer relever les défis sanitaires de demain. Nous devons cesser de sous-évaluer les soins infirmiers et de sous-investir dans la profession. Il est temps d’agir.
Pour cela, nous pouvons nous baser sur les recommandations de l’OMS, qui ont été approuvées par les États Membres. Nous savons ce qu’il faut faire. Il faut arrêter de parler et passer à l’action pour soutenir nos infirmières – et c’est exactement ce que propose la documentation que le CII publie à l’occasion de la Journée internationale des infirmières. »
Howard Catton, Directeur général du CII, ajoute que « la valeur des infirmières pour nos systèmes de santé, de même que pour la paix et la sécurité mondiales, n’est jamais apparue aussi clairement. De même, il est plus qu’évident que l’on ne protège pas assez les infirmières et les autres travailleurs de la santé, comme le montre la tragédie que constitue la mort de plus de 180 000 agents en raison de la COVID-19. Il ne faut pas hésiter à dire qu’il s’agit d’un problème de volonté politique, dans la mesure où les solutions qui permettraient de remédier à cette situation déplorable existent, mais ne sont pas appliquées.
Par son ampleur, la pénurie mondiale d’infirmières est l’une des plus grandes menaces pour la santé dans le monde. Mais les gouvernements ne lui accordent pas l’attention qu’elle mérite. L’accès aux soins de santé est essentiel à la sécurité, à la sûreté, à la réussite économique et à l’équité des sociétés. Cependant, cet objectif ne sera atteint que si nous disposons d’assez d’infirmières pour prodiguer les soins nécessaires.
C’est pourquoi les gouvernements devraient de toute urgence accorder la priorité aux investissements dans les soins infirmiers et le personnel de santé, vu leur importance pour l’avenir de toutes les sociétés. »
Le rapport publié par le CII à l’occasion de la Journée internationale des infirmières en 2022 est une « boîte à outils » alignée sur plusieurs documents très importants, notamment les Orientations stratégiques mondiales de l’OMS pour les soins infirmiers et obstétricaux 2021-2025 ; le rapport de l’OMS sur La situation du personnel infirmier dans le monde ; et l’étude de l’International Centre on Nurse Migration intitulée « Pérenniser et fidéliser les effectifs en 2022 et au-delà ».
Le rapport du CII appuie, en particulier, la mise en œuvre des Orientations stratégiques de l’OMS : il donne en effet les conseils pratiques dont ont besoin les parties concernées pour atteindre leurs objectifs. Il présente en outre des études de cas représentant autant de mesures appliquées concrètement. C’est en cela que le rapport du CII constitue une « boîte à outils » offrant des conseils multisectoriels à des intervenants issus d’horizons divers.
La boîte à outils traite des quatre domaines prioritaires des Orientations stratégiques de l’OMS : formation, emplois, leadership et prestation des services. Sont passés en revue les avantages d’investir dans chacun de ces domaines ; les preuves du sous-investissement ; les résultats escomptés d’un investissement significatif ; ainsi que les mesures à prendre pour appliquer et assurer le suivi de ces priorités.
Le rapport aborde en outre deux priorités stratégiques d’importance cruciale qui sont passées au premier plan depusi deux ans : investir à titre prioritaire dans la sécurité des travailleurs de la santé, et veiller à la santé et au bien-être des infirmières.
Le rapport présenté par le CII traite du fardeau supplémentaire que la pandémie représente pour les systèmes de santé et le personnel infirmier. Il met en évidence les risques et le manque de protection dont souffre la profession, tout en donnant des preuves du sous-investissement dans les soins infirmiers à l’échelle mondiale. Le CII qualifie d’« effet COVID » cette combinaison de facteurs qui entraînent une augmentation de la charge pour le personnel infirmier.
Les travailleurs de la santé représentent moins de 3 % de la population mondiale, mais environ 14% des cas de COVID-19 – une proportion qui atteint 35% dans certains pays.
- Au Japon, 20 % des infirmières disent avoir été victimes de discrimination et de préjugés dans le contexte de la propagation du virus. Aux États-Unis, 64% des personnels infirmiers se sentent débordés et 67% font état de troubles du sommeil.
- Les agents de santé, et en particulier le personnel infirmier, sont également davantage susceptibles d’être exposés à des comportements offensants, notamment au harcèlement sexuel, que les autres professions. Aux États-Unis, on estime que les taux de violence des clients à l’encontre des travailleurs de santé sont 16 fois plus élevés que dans toute autre profession du secteur des services.
- Pendant l’épidémie de maladie à virus Ébola en 2014-2016, en Afrique de l’Ouest, le risque d’infection parmi les travailleurs de la santé était de 21 à 32 fois plus élevé que dans la population adulte générale.
- Pratiquement tous les États Membres de l’OMS enregistrent des perturbations des services de santé liées à la pandémie ; deux tiers (66%) indiquent que des facteurs liés au personnel de santé sont les causes les plus courantes de ces perturbations.
- En raison des pénuries d’infirmières, du vieillissement du personnel infirmier et de l’«effet COVID-19 » toujours plus marqué, le CII estime que jusqu’à 13 millions d’infirmières seront nécessaires pour combler les pénuries mondiales à l’avenir.
Le CII propose d’autres ressources – tels que logo, affiches, bannières pour les média sociaux, fond virtuel, cadre Facebook et autres outils numériques – pour assurer la promotion de l’#IND2022 dans les média sociaux. Cette documentation est à télécharger depuis le site Web du CII.
Ce dernier a aussi publié une carte numérique où, dans des vidéos, les membres du Conseil d’administration présentent de manière interactive des priorités régionales et montrent comment la boîte à outils peut renforcer les soins infirmiers et les associations nationales d’infirmières de tous les pays.
La Journée internationale des infirmières est célébrée chaque année le 12 mai, date de la naissance de Florence Nightingale. Le CII commémore tous les ans cette journée importante en produisant et en distribuant une documentation thématique accompagnée d’un ensemble d’éléments probants.
Pour obtenir le rapport, d’autres ressources ainsi que des informations sur les Journées internationales des infirmières précédentes, rendez-vous sur le site du CII.
Contact presse : madarasz@icn.ch