« Nous sommes dans le mur. Le ras le bol est général.
Les personnels sont dans un phénomène de grand renoncement. Le décret de l’automne autorisant les fermetures temporaires des services d’urgences, ce qui est une première, a un effet dévastateur. Du coup les services en difficulté ferment avec l’accord des directions et des ARS ce qui diminue l’offre de soins et entraîne une augmentation d’activité des services qui subissent les délestages.
Pire : l’actuelle fermeture historique des lits d’hospitalisation par manque de personnels, tant paramédicaux que médicaux, qui est par exemple de 14% à l’APHP alors qu’à pareille époque le chiffre est normalement d’environ 5%, est très inquiétant. Nous pensons que les vacances d’été vont être effroyables dans les hôpitaux et les urgences avec une charge de travail augmentée. Au final ce sont les patients qui vont être pénalisés avec une mise en danger inacceptable !
D’autre part l’une des conséquences du covid a été le développement de la téléconsultation et la déliquescence des visites à domicile des médecins. Du coup la fréquentation des urgences ne fait qu’augmenter.
Enfin la permanence des soins est la grande oubliée du Ségur de la santé. L’absence de valorisation du travail de nuit et des week end ne rend plus attractif les métiers qui assurent la permanence du service public 24 h sur 24, 365 jours par an. Le fait que la médecine libérale ait acquis la défiscalisation de 60 jours par an pour les gardes de nuits et de week-end sans que les hospitaliers bénéficient de la même mesure constitue une injustice.
Nous demandons partout dans les Agences régionales de santé des réunions immédiates avec les partenaires sociaux et les urgentistes pour activer des cellules de crises pour l’été.
Nous demandons le doublement des rémunérations des gardes de nuit et leur défiscalisation afin que l’attractivité soit relancée et que nous en finissions avec l’intérim médical. Il s’agit d’un mesure d’égalité avec le secteur libéral absolument indispensable ! »
Sur ces différents sujets, l’AMUF organisera une conférence de presse jeudi 19 mai à 10H par Zoom