Le SNPHARE alerte les Français et notre Ministre de Santé sur la situation critique des services d’urgences de notre pays. Plus de 120 services d’urgences sur 600 ont fermé leurs portes soit complétement, soit partiellement. Ces fermetures ne cessent d’augmenter sur l’ensemble du territoire et touchent aussi bien les Centres Hospitaliers Universitaires que les petites structures.
L’été promet d’être très chaud pour tous les patients car à n’en pas douter cette épidémie de fermeture ne va pas s’arrêter spontanément. Il s’agit d’une crise sanitaire majeure sans précédent, structurelle et profonde, qui touche tous les Hôpitaux mais également la médecine de ville.
Le système de Santé est au bord de l’effondrement. Nous n’avons cessé d’informer et d’alerter sur le fait que de nombreux médecins et personnels paramédicaux quittaient l’hôpital depuis plus d’un an, plus laminés par des conditions de travail insoutenables et par une mise en danger inacceptable des patients que par la crise COVID.
Les équipes médicales et paramédicales sont sous dimensionnées et basculent dans une situation précaire et dégradée, face à une activité qui ne cesse d’augmenter : plus de 50 millions de patients pris en charge par les SAMU et les SAU chaque année.
Les fermetures de SAU ou de lignes de SMUR se multiplient depuis l’été 2021, au grand dam de la population et de beaucoup d’élus locaux, ce qui entraîne des difficultés majeures de prises en charge des patients dans toutes les filières de soins.
Chaque matin, il reste entre 10 à 70 patients dans les couloirs de chaque SAU.
La situation est grave et dangereuse, le temps est à l’action immédiate et globale.
Les médecins et les soignants ont besoin de perspectives. Toute inertie de décision, serait jugée coupable.
Le SNPHARE demande un Plan Marshall pour les Urgences et pour l’Hôpital Public :
- La mise en place d’actions à court, moyen et long terme pour des ressources humaines et matérielles adaptées. Il est essentiel de dimensionner les équipes en développant des normes ou des ratios opposables mettant en adéquation les ressources aux besoins.
- Des mesures en amont et en aval des Urgences ciblées sur la ville et à l’Hôpital grâce à une concertation avec les médecins libéraux.
- Une revalorisation immédiate des indemnités de la permanence des soins (gardes et astreintes), non valorisées depuis 2003, véritable injustice pour les PH des spécialités à permanence des soins.
- Une réelle prise en compte du temps de travail et l’intégration des praticiens nommés avant 2020 sur la nouvelle grille salariale pour récupérer les 4 ans d’ancienneté dont ils ont été privés.
- Création d’un compte pénibilité comptant pour la retraite pour le travail de nuit et de week-end et prenant en compte les heures supplémentaires réalisées.
- Recentrer les Hôpitaux sur leurs missions de service public et adapter la tarification à la prise en charge qualitative des patients.
- Au sein d’un territoire planification de l’activité non programmée privée en coordination avec les urgences publiques.
- Le SNPHARE milite pour un dialogue constructif dans le respect de tous les acteurs en ville ou à l’Hôpital, du privé ou du public et met en garde contre toute mesure coercitive contre-productive dans ce climat de tension extrême.
Contact : Emmanuelle Durand – emmanuelle.durand@snphare.fr