Les services hospitaliers assurant la permanence des soins sont menacés tour à tour de fermeture depuis ce printemps, faute de professionnels de santé paramédicaux et médicaux. De plusieurs sources concordantes, nous apprenons que des travaux seraient en cours sur la permanence des soins des professionnels de santé médicaux des établissements publics de santé.
Il s’agit à la fois d’une bonne et d’une mauvaise nouvelle.
Bonne nouvelle, car c’est un sujet que porte historiquement le SNPHARE, sur lequel des améliorations notables des conditions de la permanence des soins sont attendues depuis bientôt 20 ans. Rien, ou si peu, a changé depuis l’écriture de l’arrêté sur la permanence des soins de 2003 : ni le juste décompte du temps de travail de la permanence des soins (octroi de la 5ème demi-journée pour 24 heures), ni la revalorisation de la permanence des soins (une très faible augmentation de l’indemnité de sujétion ne compense même pas l’évolution du coût de la vie !).
Ce sujet, pourtant mis sur le tapis lors des concertations initiales avec Avenir Hospitalier et APH au Ségur de la Santé, n’a pas figuré dans les conclusions du Ségur. Résultat : aujourd’hui, la tension sur les spécialités à forte contrainte de permanence des soins est telle que des services d’urgences ferment… et bientôt probablement des plateaux techniques opératoires, des maternités : à quand des réanimations adultes, pédiatriques et néonatales ?
Mais aussi, mauvaise nouvelle. Comment expliquer, alors que le SNPHARE et son intersyndicale Avenir Hospitalier / Action Praticiens Hôpital demandent d’ouvrir un chantier de concertation et fournissent des éléments essentiels pour rendre attractifs les métiers de la permanence des soins, que cette construction soit faite sans les organisations syndicales représentatives et particulièrement concernées ? La DGOS et la FHF travailleraient-elles une fois de plus de concert et dans le dos des praticiens, en faisant l’économie du dialogue social et surtout de l’apport des professionnels de terrain, qui, eux, savent quelles décisions sont à prendre de toute urgence ?
Il ne s’agit pas de picorer une ou deux mesures issues de nos recommandations et de les amoindrir, en vue de « passer l’été ». Si des mesures immédiates sont indispensables (revalorisation substantielle, décompte 24 h = 5 DJ), il s’agit de mettre à plat toute la problématique de la permanence des soins et d’y donner une réponse systémique, complète : tant sur le temps de travail que sur sa valorisation financière et la reconnaissance de sa pénibilité.
Le SNPHARE demande à Madame la Ministre de la Santé et de la Prévention de convier rapidement les organisations syndicales représentatives des praticiens hospitaliers, pour co-construire la réforme de la permanence des soins dans les établissements publics de santé : il faut donner des réponses pérennes, qui seules permettront d’assurer la prise en charge adéquate de nos concitoyens en situation d’urgence.
Contact :
Anne Wernet – anwernet.snphar@gmail.com