Depuis plusieurs années, les travaux de recherche en psychiatrie montrent le lien étroit entre microbiote intestinal et santé mentale et donc entre nutrition et troubles psychiatriques.
La Fondation FondaMental, en partenariat avec Newfund, fonds d’investissement franco-américain dédié au financement de startups, publie un état des lieux des connaissances sur la liaison cerveau-intestin, ainsi qu’un panorama des innovations thérapeutiques en psycho-nutrition initiées par les startups à travers le monde.
Le lien entre microbiote et santé mentale est aujourd’hui avéré
Le microbiote a un impact majeur sur la santé, y compris la santé mentale. Le microbiote est constitué de micro-organismes qui colonisent le tube digestif (bactéries, levures, virus, parasites et champignons) ; il interagit en permanence avec le cerveau, c’est l’axe microbiote-intestin-cerveau.
Le microbiote intestinal produit des neuromédiateurs tels que le GABA ou la sérotonine qui impactent la santé mentale. L’altération du microbiote s’accompagne souvent d’une perméabilité intestinale, qui entraîne une inflammation et un stress oxydant, qui vont aggraver l’altération du microbiote. Comme l’explique Joël Doré, directeur de recherche à l’INRAE, l’un des pionniers de l’écologie microbienne des écosystèmes digestifs et alimentaires : « On observe une augmentation d’un grand nombre de maladies chroniques depuis les années 50 et on a pu documenter une altération du microbiote chez les patients atteints de troubles psychiatriques par rapport aux individus en bonne santé. »
L’alimentation, levier majeur pour les maladies mentales
Des déficits nutritionnels ont été relevés dans les cas de maladies mentales. De nombreux ingrédients alimentaires (omegas-3, probiotiques, …) et certains régimes (régime méditerranéen) modulent le microbiote et apportent ainsi des bénéfices significatifs pour la santé mentale. Certains aliments peuvent donc être proposés en complément de l’approche thérapeutique. Des études ont montré l’intérêt de certains probiotiques, prébiotiques et petites protéines.
Des startups innovantes, impliquées et soutenues
Les startups ont déjà largement investi le domaine « cerveau et nutrition ». Elles interviennent dans 3 domaines : les aliments fonctionnels bons pour le cerveau, les compléments alimentaires, et les interventions non médicamenteuses nutritionnelles adaptées au microbiome.
Au niveau mondial, les jeunes entreprises Healthtech anglo-saxonnes spécialisées sur la psychonutrition sont ultra-dominantes en nombre et en valorisation. Les Etats-Unis comptent par exemple 50% des startups liées à la recherche autour du microbiote, et 80% des montants levés en financement.
Pour le Pr Marion Leboyer, directrice de la Fondation FondaMental : « L’écosystème européen souffre d’un déploiement plus lent, en particulier en France, en raison d’une réglementation extrêmement contraignante, peu encline à la prise de risque propre à ce secteur. Pour la première fois, l’Autorité européenne de sécurité des aliments a validé la commercialisation d’un produit relatif au microbiote. Cela ouvre la perspective de nouveaux développements dans ce domaine. »
Contact : constance.baudry@agence-constance.fr