« Je n’accepterai ni l’instrumentalisation politique, ni que l’on fasse croire aux Français que partout le système s’effondre », a déclaré Brigitte Bourguignon, ministre de la Santé au Congrès des Urgences ce 8 juin 2022.
L’UFML-S apporte son soutien à tous les soignants du secteur privé comme du secteur public, de l’hôpital à la ville, qui ont été blessés par cette déclaration.
Blessés, car ils vivent chaque jour, chaque nuit, tout au long de leurs exercices, et ce depuis des mois, l’effondrement total du système, qui malheureusement est aujourd’hui au sol.
Des blocs inutilisés dans les cliniques comme dans les hôpitaux, des services de soins continus qui ferment par manque de personnels, des services d’urgences en grèves sur tout le territoire. Des médecins de ville généralistes ou spécialistes qui n’arrivent plus à faire face à la demande de soins qui s’épuisent, désespèrent, et parfois déplaquent…
Des patients qui ne trouvent pas de rendez-vous médicaux avant six mois, un an, parfois plus. Des Interventions chirurgicales repoussées, des soins retardés, des patients qui restent des heures sur des brancards, une pénurie de soignants, en médecine de ville comme à l’hôpital, et partout des soignants sous pressions qui soignent la peur au ventre, et dont certains abandonnent définitivement le soin.
Cette situation nous ne l’avions jamais connue.
Le sentiment de tenir à bout de bras, sans moyens, sans écoute, notre système de santé, est global chez tous les soignants.
Après 30 ans de politiques sanitaires où l’économie a primé sur le soin. Ou l’efficience, le « faire mieux avec moins » a été érigée en dogme :
Oui nous vivons beaucoup plus qu’un effondrement, notre maison brule!
Et voir la ministre de la Santé, la ministre des patients et des soignants penser qu’il s’agit d’une manipulation, pose question.
L’administration de la santé dont on connait la responsabilité dit elle tout à la ministre ? Est-elle déconnectée de la réalité de ce que vivent chaque jour, chaque nuit, chaque heure, les soignants et les patients de France ? Effrayant…
L’UFML-S comme tous les syndicats de médecins sera responsable devant la crise. Mais nous demandons à la ministre de ne pas masquer la vérité de l’état de notre système de santé.
Il n’est pas de bonne médecine sans expression de la vérité.
L’UFML-S rencontrera la ministre ce 9 juin à 9h 30 et lui rappellera l’état de notre système de santé vu par des soignants de terrain, en lien permanent avec des milliers de soignants.
Conscient de la gravité de l’état du système de santé nous attendons autre chose que des mesures visant à maintenir un système à bout de souffle.
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