L’hôpital public craque de toute part. Cette situation s’explique en partie par une situation démographique inquiétante, mais a été accélérée par une gestion désastreuse des ressources médicales par l’administration centrale. Ainsi, le Ségur de la santé n’a en rien apporté les réponses attendues par la communauté médicale, voire pire, il a créé des irritants sans précédent en instaurant des grilles de rémunérations parallèles entrainant une perte d’ancienneté des praticiens hospitaliers déjà engagés dans la carrière hospitalière.
Comme si cela ne suffisait pas, le gouvernement par l’intermédiaire de la députée Stéphanie Rist, a jugé bon de plafonner l’intérim médical qui venait pourtant porter secours à des équipes soignantes décimées et laissant à penser que le problème de l’hôpital était le fait de médecins « mercenaires ».
Comme si cela ne suffisait pas, le gouvernement a jugé bon de déstabiliser en cette période estivale les modalités de recrutement de nos collègues praticiens à diplôme hors union européenne (PADHUE) exerçant de longues dates dans les établissements publics sans pour autant leur reconnaître un statut de praticien hospitalier plein et entier. Voilà comment nous en sommes arrivés à un hôpital public qui s’apparente plus à une ville fantôme et n’a plus rien de comparable avec ce qu’il avait pu représenter au sortir des Ordonnances Debré.
Pour parachever sa macabre destruction de l’hôpital public, l’administration n’a rien trouvé de mieux que de permettre aux internes de remplacer au sein des établissements publics. Ce qui pourrait sembler une solution ingénieuse n’est rien d’autres qu’un pis-aller dont les motivations n’ont d’autres objectifs que de faire des économies sur le dos de nos jeunes collègues. En effet, faute de vouloir rémunérer les praticiens hospitaliers à leur juste valeur, l’administration privilégie le recours à une population vulnérable qui est déjà elle-même sous payée et dont chaque enquête que ce soit sur le temps de travail ou sur la santé mentale montre son niveau d’épuisement.
Ainsi, Jeunes Médecins, s’élève contre cette destruction en règle de l’hôpital public qui se fait au détriment de nos jeunes collègues et appelle à une revalorisation de l’ensemble des statuts hospitaliers. De plus, Jeunes Médecins tient à avertir l’administration centrale que s’il advenait un préjudice tant physique que moral sur la population des internes effectuant des gardes en établissements publics de santé ou sur la population venant recevoir des soins, il saisira la juridiction pénale pour traduire devant les autorités compétentes les responsables de ce fiasco annoncé.
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