En cette période estivale, sur les propos déclaratifs de personnels de 122 maternités répondantes, 40% ont indiqué des fermetures partielles au mois de juin 2022.
6 des 122 maternités répondantes ont déclaré des fermetures totales.
En Seine-Saint-Denis, ce ne sont pas moins de 175 temps pleins, soit la moitié des effectifs nécessaires, qui font défaut. Ces derniers chiffres, communiqués le 1er juillet par l’Organisation Nationale Syndicale des Sages-Femmes (ONSSF) nous révèlent l’ampleur inédite de la pénurie de sages-femmes et ses conséquences dramatiques sur le fonctionnement des maternités et la santé des femmes.
En parallèle, les conditions de l’exercice libéral se dégradent fortement : 80% des sages-femmes libérales ont indiqué des difficultés pour se faire remplacer cet été, conduisant 50% d’entre elles à modifier ou à raccourcir leurs congés.
Les conditions d’exercice dégradées pour l’ensemble des modes d’exercice – hospitalier, privé, libéral et territorial – entraînent une fuite professionnelle, source d’un manque d’effectif déjà installé depuis quelques années.
Le Conseil national de l’Ordre des sages-femmes (CNOSF) a pu constater que les radiations de sages-femmes en âge d’exercer au premier semestre 2022 ont augmenté de plus de 112% comparativement au premier semestre 2021. D’autre part, l’Ordre décompte 3 870 sages-femmes en âge d’exercer qui n’ont pas d’activité. Or, notre système de santé a besoin des sages-femmes, une profession malheureusement encore trop méconnue et négligée par les pouvoirs publics.
Les organisations représentatives de la profession de sages-femmes et des étudiant·e·s sages-femmes, réunies en cellule de crise, alertent donc à nouveau au sujet de la crise sans précédent que traverse notre profession et le secteur de la santé périnatale.