À l’aube d’un Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale avec une régulation à l’installation en filigrane, le Ministère de la Santé et de la Prévention et le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche imposent l’ajout d’une quatrième année au DES de médecine générale et annoncent le lancement d’une mission à la finalité incertaine.
La méthode est intolérable. Nous dénonçons le souhait d’instaurer cette quatrième année de médecine générale à marche forcée et dans la précipitation. Un PLFSS n’est pas adapté au cadrage de mesures de formation. Les concertations doivent prendre place avant d’acter les décisions, en incluant les premiers concernés : les étudiants.
Les objectifs interrogent. Exiger une quatrième année car “la médecine générale est la seule spécialité médicale à n’avoir que 3 ans d’internat” ? Déroutant. Inciter à la réalisation de cette quatrième année en zones sous-denses ? Inquiétant. Imposer un an de stage ambulatoire ? Aberrant au vu des évolutions de la spécialité.
Les perspectives sont alarmantes. Une mise en place précipitée est préoccupante et n’est pas sans rappeler les réformes récentes des études de santé. Solutionner le manque criant de maîtres de stage universitaires ? Douteux. Révolutionner la formation sans enseignants ? Impensable. Les freins, depuis longtemps décriés, ne seront pas résolus en un an.
Les conséquences sont taboues. Prônée en panacée face aux problèmes d’accès aux soins, les limites de cette quatrième année sont tues. Comment compenser les départs à la retraite avec la rétention d’environ 3 500 médecins pendant une année supplémentaire ? Comment conserver l’attractivité d’une spécialité qui commence tout juste à combler la totalité des places ouvertes ?
Nos demandes sont claires. Nos demandes sont fermes. Nos demandes sont celles des étudiants, celles des médecins de demain. Nous sommes contre une quatrième année de médecine générale quand les objectifs premiers sont oubliés : nous former. Nous sommes contre quand nous n’avons aucune garantie sur l’encadrement, sur la formation, sur la rémunération, sur la continuité des soins pour les patients, sur son application sécuritaire et pérenne pour des étudiants qui subissent des réformes précipitées.
La mesure doit être ôtée du PLFSS, et les concertations entamées avant toute exécution.
Contact presse :
Sarah DAUBRESSE
Vice-Présidente chargée des Études Médicales
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