Le gouvernement veut inclure dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2023, la création d’une quatrième année d’internat en médecine générale. A travers cette réforme, on essaie d’instrumentaliser les médecins en formation pour répondre à moindre frais aux problèmes complexes de l’accès aux soins. Les considérations pédagogiques étant reléguées au second plan voire inexistantes.
L’InterSyndicale Nationale des Internes (ISNI), premier syndicat des médecins en formation en France, s’oppose formellement à toutes mesures coercitives et à la création d’une quatrième année de médecine générale, qui n’apportera aucune solution aux problèmes d’accès aux soins.
En tant que patients, voulez-vous d’une médecine au rabais, où les médecins en poste ne le sont que de manière temporaire ? La qualité dans la prise en charge et le suivi de vos problèmes de santé méritent d’être le fruit d’une formation réfléchie et maturée. Elle ne doit pas être issue d’une solution de remplacement déguisée par un gouvernement dont les politiques de santé successives sont un échec depuis 30 ans.
Vos médecins en formation se suicident, ils souffrent d’anxiété, ils travaillent 60 heures par semaine, ils sont payés 5,42 euros par heure. Ils ne supporteront pas une nouvelle injustice. On ne peut pas leur imposer, à plus de 30 ans, de partir loin de leur famille. Ils ne s’installeront pas dans les territoires si on les oblige à y aller.
L’InterSyndicale Nationale des Internes condamne la méthode du gouvernement, qui a voulu imposer de force ce projet de loi. Les promesses de campagne ne font pas toujours de bonnes réformes.
Celle-ci, menée sans concertation avec les principaux intéressés, les futurs médecins, et sans prise en compte des besoins de la population, des soignés, court au désastre.
“Nous n’accepterons pas de pérenniser ces conditions d’exercice qui nuisent à la santé de tous, soignants comme soignés. C’est pourquoi, l’ISNI lancera une grande mobilisation à partir du mois d’octobre, allant jusqu’à la grève de tous les internes pour lutter contre la coercition et enfin obtenir des conditions de formation et de travail dignes” déclare Olivia Fraigneau, présidente de l’InterSyndicale Nationale des Internes.