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« Le Gouvernement veut limiter l’intérim médical ? Qu’il revalorise les carrières hospitalières ! », scande Jeunes médecins (Communiqué)

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Une fois de plus, le problème est pris à l’envers ! Alors que le Gouvernement souhaite limiter l’intérim médical pour des raisons budgétaires et d’organisation des services, la mesure qu’il propose au PLFSS 2023 ne résoudra aucune de ces deux problématiques.

En effet, aux termes de l’article 25 du Projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2023, le Gouvernement a décidé d’interdire aux établissements de santé d’avoir recours aux entreprises de travail temporaires pour employer des médecins, des chirurgiens-dentistes, des pharmaciens ou encore des sages-femmes qui n’auraient pas exercé leur activité dans un autre cadre auparavant. Concrètement, cette mesure a vocation à bloquer l’accès à l’intérim aux nouveaux praticiens.

Pour justifier cette mesure, le Gouvernement affirme tout d’abord que « le recours à l’intérim engendre une déstabilisation des services et des équipes ». Jeunes Médecins alerte : il s’agit là d’une grave erreur de diagnostic ! Le développement de l’intérim est bien une conséquence et non la cause de la déstabilisation de l’hôpital public. C’est le fruit de décennies de politiques publiques, qui ont dégradé la situation de l’hôpital en supprimant ses moyens, qui ont rendu les conditions salariales et de travail de plus en plus dissuasives, et qui ont conduit aux difficultés de recrutement chroniques auxquelles doivent faire face les établissements.

Constatez-le par vous-même : en France, l’intérim explose dans tous les secteurs qui manquent de considération pour tous ceux qui font un travail difficile. C’est un fait : l’intérim rémunère mieux et contraint moins, qui plus est pour des métiers dont les conditions sont parfois peu compatibles avec une vie familiale et personnelle.

Que le Gouvernement ne s’y méprenne pas : la meilleure manière de réduire l’intérim c’est d’investir davantage dans l’hôpital public en rendant attractives les carrières hospitalières, en accompagnant les jeunes générations dans la prise de responsabilités au sein de l’hôpital, en proposant autre chose qu’un énième renouvellement de contrat sans perspective de titularisation ni d’avenir !

Par ailleurs, alors que le Gouvernement affirme vouloir faire des économies, la mesure qu’il propose ne s’appliquera pas à l’intérim des professionnels plus âgés, plus expérimentés, et dont les contrats sont potentiellement plus onéreux. Jeunes Médecins conteste le caractère totalement arbitraire de cette discrimination des jeunes, dont il n’est jamais démontré qu’ils « abuseraient » du système intérimaire, qui leur permet souvent de compléter la paie de l’hôpital, de soulager les équipes de certaines structures, de découvrir de nouveaux territoires et établissements avant de s’y installer, et de gagner en expérience.

Si le Gouvernement continue à prendre le problème du mauvais côté, il risque de voir ses mesures inappliquées (comme l’a été la loi Rist) car inapplicables par les établissements les plus vulnérables, qui ne fonctionneraient pas sans ces médecins.

Contacts presse : president@jeunesmedecins.fr

www.jeunesmedecins.fr

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