Alors qu’une récente étude de l’Association des maires ruraux pointait des difficultés d’accès pour une quarantaine de départements situés sous le seuil critique de 40 spécialistes pour 100 000 habitants, le Syndicat National des Dermatologues-Vénéréologues souligne la réponse engagée par la profession depuis plusieurs années pour répondre aux besoins médicaux croissants de la population.
La dermatologie libérale est pionnière desnouvelles organisations de Santé !
En effet, la profession a bien anticipé ces nouvelles pratiques médicales et organisationnelles, et adapté ses modalités d’exercice dont le cabinet partagé et le travail aidé sont les maîtres-mots. Les professionnels de soins s’appuient avec pragmatisme sur la forte recomposition des métiers médicaux et l’émergence de nouvelles compétences : assistants médicaux – IPA en maladies chroniques.
4 régions sont déjà actives dans cette organisation matricielle faisant travailler ensemble spécialistes et médecins généralistes avec des résultats significatifs : Ile de France / Corse/ Hauts de France/ Bretagne.
Ainsi , en Bretagne plus de 1000 télé-expertises ont été pratiquées, depuis septembre 2021, permettant la détection de lésions cutanées précoces et assurant ainsi une prise en charge rapide et efficace (moins de 35h en moyenne) pour accéder à une téléexpertise. Pour 80 % des cas, la réalisation de cet acte était utile et les demandes ont abouti à un diagnostic clinique de :
* Tumeurs bénignes (35,1%)
* Tumeurs malignes (33,3%), dont mélanomes (22 cas), carcinomes
épidermoïdes (29), carcinomes baso-cellulaires (CBC) (27)
* Autres (eczéma, etc.)
Dans le cadre d’un article 51 (*) déposé aux autorités en juillet 2022, 9 nouvelles régions pilotes souhaitent développer ces approches agiles. Et, si les perspectives d’une démographie médicale en berne -fruit d’années de gestion à l’économie du numérus clausus- devaient pourtant s’améliorer, de futures générations de pédiatres, gynécologues, gastro-entérologues – devraient émerger ; la pratique aurait ainsi changé de façon permanente.
Les nouvelles générations de praticiens souhaitent désormais des modes d’exercice souples respectueux de leur vie privée ; et la charge administrative croissante du suivi des patients appelle les professionnels à travailler en équipes coordonnées, à la fois « dans les murs » ou « hors les murs du cabinet », s’appuyant sur les technologies actuelles dont en premier
lieu la télé-expertise.
Ces nouvelles régions pilotes permettront de mailler l’ensemble du territoire national et d’assurer une réponse de soins à la population, tant pour les cancers cutanés que dans la prise en charge des maladies inflammatoires chroniques de la peau. Grâce au réseau des équipes de Soins Spécialisés, tous les patients bénéficieront d’une prise en charge optimale visant à diminuer la charge de souffrance actuelle. Le président du Syndicat, le Dr Luc Sulimovic, souligne le besoin de financement en équipement pour assurer avec succès cette mission. Les médecins généralistes doivent être équipés en outils d’imagerie innovants adaptables sur smartphone. L’objectif de cet équipement est d’assurer un tri sanitaire pour écarter plus facilement les diagnostics bénins et éviter d’alourdir les consultations des dermatologues.
L’ESS Ile-de-France -pionnière en la matière- va équiper 8 médecins généralistes avec cet équipement dans le cadre de son réseau de
téléexpertise grâce au soutien de l’ARS Ile-de-France.
Le SNDV rappelle donc que cette démarche est engagée depuis plus de deux ans avec un engouement sur le territoire auprès des praticiens comme des patients. Il demande un soutien effectif des pouvoirs publics à cette organisation responsable qui doit s’appuyer sur des moyens techniques pour la réalisation des actes par tous les maillons de la chaîne de soins.
Dans la perspective de réorganiser les soins de ville pour assurer une démocratie sanitaire, la dermatologie pourra servir de modèle aux autres spécialités dans la mise en place de ce modèle innovant.
Contact presse
Vanessa Ralli – contact@sndv.fr