Les enquêtes nationales périnatales sont menées sous la direction de l’Inserm et co-pilotées par la Direction Générale de la Santé (DGS), la Direction Générale de l’Offre de Soins (DGOS), Direction de la Recherche, des Études, de l’Évaluation et des Statistiques (DREES) et Santé publique France. Elles visent à fournir des indicateurs fiables qui permettent de surveiller l’évolution de la santé périnatale et d’orienter les politiques publiques relatives à la prévention et la prise en charge des femmes au cours de la grossesse, de l’accouchement et de la période de post-partum en France.
L’enquête nationale périnatale 2021 (ENP 2021) – la sixième depuis 1995 – a été conduite en mars 2021 auprès de 12 723 femmes (en Métropole) et permet de faire un état des lieux complet des pratiques médicales pendant la grossesse et l’accouchement ainsi que des caractéristiques démographiques et sociales des femmes et des familles. Pour la première fois, l’enquête s’est enrichie d’un suivi des femmes deux mois après leur accouchement, avec un intérêt particulier porté à leur santé mentale. L’ENP comporte également un volet qui détaille les caractéristiques des maternités. Les résultats sont publiés le 6 octobre 2022.
Pendant la grossesse, plusieurs indicateurs témoignent d’une amélioration de la santé des femmes et des mesures de prévention :
- Le nombre de femmes qui consomment des substances psychoactives pendant la grossesse diminue. Ainsi, la proportion des femmes déclarant une consommation de tabac au 3e trimestre est en diminution (12,2 % en 2021 versus 16,3 % en 2016), de même que celle des femmes déclarant consommer du cannabis durant la grossesse (1,1 % versus 2,1 %).
- De plus en plus de femmes se font vacciner contre la grippe pendant la grossesse : 30,4 % des femmes ont été vaccinées, soit une très forte augmentation comparativement à 2016, où cette dernière proportion ne s’élevait qu’à 7,4 %. La campagne de vaccination 2020/2021 a toutefois été marquée par une demande de vaccination grippe inhabituelle de la part de la population, dans le contexte d’épidémie de Covid-19.
Cependant, des progrès restent à faire dans certains domaines :
- La prévention des anomalies de fermeture du tube neural par la prise d’acide folique est encore mise en place trop tardivement puisque moins d’un tiers des femmes débutent la supplémentation avant la grossesse, comme recommandé.
- Seules 16,0 % des femmes ont déclaré avoir reçu des conseils pour limiter la transmission du cytomégalovirus (CMV).
On constate que les accouchements sont moins médicalisés ainsi qu’une satisfaction importante des mères concernant leur prise en charge :
- La fréquence du déclenchement du travail est en augmentation (25,8 % versus 22,0 % en 2016), mais le recours aux interventions visant à accélérer le travail est de moins en moins important.
- Toutefois, le taux de césarienne est stable depuis 2016 et concerne 21,4 % des accouchements en 2021. Le motif principal de césarienne est le fait d’avoir accouché par césarienne lors d’un précédent accouchement.
- Si 82,7 % des femmes ont eu une analgésie péridurale, elles sont de plus en plus nombreuses à utiliser aussi plus fréquemment des méthodes non médicamenteuses (la mobilité, le bain ou la douche durant le travail, les massages, etc…) pour gérer la douleur liée aux contractions.
- Plus de 90 % se disent toutefois satisfaites voire très satisfaites de leur prise en charge médicale durant leur suivi de grossesse et de leur prise en charge par les professionnels de santé en salle de naissance.
- Les données révèlent néanmoins qu’environ 10 % d’entre elles rapportent avoir été confrontées à des paroles ou attitudes inappropriées de la part des soignants pendant leur grossesse, leur accouchement ou le séjour à la maternité.
Le post-partum, une période importante pour la prise en charge et la prévention :
- Suite à l’accouchement, les femmes sont nombreuses à avoir bénéficié de la visite à domicile d’une sage-femme (79,1 %).
- Quasiment toutes déclarent avoir reçu des conseils sur le mode de couchage de leur enfant. En revanche, seulement la moitié des femmes ont reçu des conseils sur la manière de calmer les pleurs de leur enfant.
Des données inédites ont été obtenues concernant la santé mentale des femmes :
- La part des femmes ayant consulté un professionnel de santé pour des difficultés psychologiques en cours de grossesse est en augmentation (8,9 % en 2021 contre 6,4 % en 2016).
- Les données révèlent que 16,7 % des femmes présentent des symptômes suggérant une dépression post-partum, évaluée à partir de l’échelle EPDS à deux mois de l’accouchement – sans qu’il soit possible de dire ici quel est le lien avec la dégradation de l’état de santé mentale de la population générale liée au contexte pandémique.
Il faut en effet noter que l’enquête de terrain s’est déroulée au cours de la troisième vague de la pandémie de Covid-19, et ce contexte particulier doit être pris en compte pour l’interprétation de certaines évolutions décrites dans le rapport. Par ailleurs, les données relatives aux départements et région d’outre-mer (DROM) feront l’objet de rapports spécifiques par département.
Tous les indicateurs décrits dans l’ENP 2021 revêtent une importance capitale pour les femmes, les professionnels et les pouvoirs publics. Ils permettent d’aider à la décision et à l’évaluation des actions de santé en faveur des femmes et de leurs enfants, au cours de la grossesse, de l’accouchement et de la période de post-partum.
Retrouvez tous les résultats détaillés et des données complémentaires dans le dossier de presse ci-dessous ou dans le document en pièce jointe.
Le rapport est à consulter ici.
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