Le CHU de Brest pratiquait il y a deux ans une première mondiale de pose d’implant bilatéral robot-assistée sur une patiente qui pouvait ressentir une stimulation auditive le jour même de son opération. Jeudi 29 septembre, l’équipe du Pr Rémi Malinowski pratiquera la centième procédure. Il s’agira d’une pose d’implant cochléaire au Rocoto, rendant quasi quotidienne l’utilisation de cette technologie d’exception.
« Le principal intérêt de poser l’implant cochléaire par voie robot-assistée est de limiter le traumatisme de l’oreille interne, et de pouvoir ainsi procéder à une activation précoce du nerf auditif », présente le Pr Rémi Marianowski.
La réhabilitation auditive nécessite en effet d’établir une communication entre l’implant stimulant le nerf auditif et l’audioprocesseur qui enregistre les bruits extérieurs et les transmet à l’implant. La mise en place de l’implant au robot s’effectue très lentement et permet une opération atraumatique, ce qui ouvre la possibilité d’une stimulation précoce, dès le réveil post-opératoire. « Cette stimulation immédiate permet de gagner entre un et trois mois de stimulation auditive, car sinon le temps de récupération peut s’avérer beaucoup plus long », souligne le professeur.
L’activation immédiate suivie de la rééducation orthophonique permet au patient de récupérer au bout du compte une audition de la parole dans les limites de la normale.
Le patient opéré jeudi 29 septembre bénéficiera de la centième procédure robot-assisté à Brest : celle-ci concernera la pose d’implant au Robotol. « Cette technologie exceptionnelle est désormais utilisée de manière quasi quotidienne », souligne le Pr Marianowski, qui indique que l’ensemble des équipes paramédicales a assimilé la nouveauté.
Seul établissement hospitalier équipé du Robotol en Bretagne, le CHU de Brest se place ainsi juste derrière la Salpêtrière (Paris) en termes d’activité et reçoit des patients de toute la Bretagne pour ce type d’intervention.
Le Robotol pourra être prochainement équipé de nouveaux bras le rendant encore plus performant. Par ailleurs, le service d’ORL travaille sur le couplage d’un neuronavigateur au Robotol, ce qui permettra de voir en direct où se trouve l’implant et d’éviter la réalisation d’un scanner post-opératoire.
Contact : anais.briec@chu-brest.fr