Si le nombre de nouveaux cas d’infections par le virus Monkeypox est en décroissance en France depuis le début du mois de juillet, la prudence reste de mise pour éviter une recrudescence des contaminations. Dans ce contexte, la HAS a été saisie par la Direction générale de la santé et complète ses recommandations concernant le schéma vaccinal, le public concerné par la vaccination et les modalités d’administration du vaccin.
Pour faire face à l’épidémie de Monkeypox, la HAS avait recommandé le 8 juillet dernier une vaccination préventive pour les groupes les plus exposés au virus. Dans le cas d’éventuelles tensions d’approvisionnement de vaccin, elle évoquait également la possibilité de report de la deuxième dose du schéma vaccinal. Depuis le début du mois de juillet, les chiffres indiquent une diminution constante du nombre de cas d’infections et de la circulation du virus Monkeypox. Au 4 octobre 2022, Santé Publique France recensait 4 043 cas confirmés d’infection en France, soit 44 cas supplémentaires depuis le bilan de la semaine précédente. Très peu de cas recensés ont nécessité une hospitalisation et aucun décès n’a été signalé à ce jour en France .
Saisie par la Direction générale de la santé, la HAS actualise ses recommandations pour apporter des réponses complémentaires, notamment sur la possibilité d’une vaccination par voie intradermique en situation de tension d’approvisionnement ou de manque d’accessibilité des vaccins.
Des précisions sur le schéma vaccinal et les populations cibles
Les données disponibles confirment l’amélioration de la réponse immunitaire contre Monkeypox après la seconde dose de vaccin. Interrogée sur l’espacement à respecter entre les deux doses, la HAS maintient sa recommandation d’administrer la seconde dans un délai optimal de 28 à 35 jours après la 1re.
Concernant les personnes qui ont déjà été infectées par le virus, la HAS rappelle que l’immunité naturelle conférée par l’infection rend inutile leur vaccination. De même, si l’infection est survenue après l’administration de la première dose, l’administration d’une deuxième dose n’est pas nécessaire.
La HAS a également été interrogée sur la vaccination préventive des femmes vivant avec un homme ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH). Bien que les femmes représentent une faible proportion des personnes infectées, la HAS recommande que la vaccination en préexposition puisse être proposée notamment aux femmes partenaires occasionnelles ou partageant le même lieu de vie que des personnes à très haut risque d’exposition au virus (HSH et personnes trans rapportant des partenaires sexuels multiples, personnes en situation de prostitution, professionnels de lieux de consommation sexuelle, quel que soit le statut de ces lieux).
Concernant les personnes mineures, la HAS rappelle que leur vaccination doit être envisagée au cas par cas lorsqu’elles entrent dans les cibles vaccinales (personnes mineures prises en charge dans les CEGIDD notamment). La vaccination doit avoir lieu dans le cadre d’une décision médicale partagée et après une évaluation stricte des bénéfices et des risques, réalisée par un spécialiste. La HAS rappelle également les dispositions existantes sur les droits des mineurs concernant les décisions relatives à leur santé et le recueil du consentement parental (articles L.1111-2 et suivants du code de santé publique).
Enfin, la HAS confirme que les vaccins de 3e génération Imvanex/Jynneos utilisés contre Monkeypox conviennent aux personnes immunodéprimées et peuvent être administrés en même temps que les autres vaccins du calendrier vaccinal, y compris les vaccins Covid-19. En cas d’administration non-simultanée, un délai de 4 semaines doit être respecté uniquement avec les vaccins vivants atténués viraux (ROR, varicelle, zona, fièvre jaune).
Des solutions alternatives en cas de tensions d’approvisionnement
En cas de tension d’approvisionnement, l’administration de la deuxième dose de vaccin peut être reportée mais devra avoir lieu dès que possible après le 28e jour. Sur la base des données étrangères et de l’avis de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), la HAS considère que l’administration par voie intradermique, qui nécessite une dose de vaccin réduite, peut également être considérée comme une alternative chez les adultes. Elle recommande d’y recourir uniquement pour l’administration de la seconde dose et de réserver cette voie d’administration aux adultes ayant reçu une première dose sous-cutanée et n’ayant pas ou peu présenté de réaction au site d’injection. La voie intradermique n’est toutefois pas recommandée chez certains publics : les personnes immunodéprimées, les femmes enceintes, les enfants et les personnes avec antécédents de cicatrice chéloïde.
Afin d’améliorer les connaissances sur le virus Monkeypox, la HAS encourage les personnes qui le souhaitent à participer aux études en cours. Plusieurs cohortes ont en effet été mises en place afin d’obtenir de nouvelles données nécessaires sur la maladie, l’efficacité de la vaccination et l’impact de la prise en charge des personnes infectées sur l’épidémie.
Enfin, pour se protéger au mieux contre le virus, la HAS rappelle l’importance de respecter les mesures de prévention en milieu hospitalier et au domicile préconisées par le Haut conseil de la santé publique (HCSP) et Santé Publique France, y compris pour les personnes vaccinées.
Cet avis sera actualisé lorsque de nouvelles données seront disponibles.
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