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La SEROPP dit stop à « l’osteo-bashing » (Communiqué)

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La Société Européenne de Recherche en Ostéopathie Périnatale et Pédiatrique (SEROPP) déplore les attaques médiatiques répétées ces derniers mois sur le bien-fondé de l’ostéopathie pédiatrique. L’association souhaite apporter des éléments complémentaires d’information et de réflexion à la suite de la publication de son communiqué commun avec le Syndicat Français Des Ostéopathes (SFDO) et de celle du communiqué commun d’Ostéopathes De France et du Registre des Ostéopathes de France (ROF), en réponse à la tribune du collectif No FakeMed relayé par Le Figaro sur son site Internet le 4 septembre 2022.

Dans cette tribune rédigée par le collectif No FakeMed qui a pour ambition de dénoncer les « fausses médicalisations » gravitant autour de la périnatalité, l’ostéopathie est visée au même titre que l’aromathérapie, la section du frein de langue et les colliers d’ambre. Selon eux, ces interventions pratiquées par des « soi-disant thérapeutes », le plus souvent « non issus du monde soignant », « sans aucune formation médicale » et « dont les intentions ne sont pas forcément bonnes » -ni pour les bébés, ni pour leurs parents-, sont inutiles et dangereuses pour le nourrisson.

Ils affirment que les ostéopathes, allant même jusqu’à inventer le syndrome de Kiss, manipuleraient en quelque sorte les jeunes parents de bébés, profitant de leur vulnérabilité, pour leur proposer des solutions miracles pour tout ce qui arrive à leur enfant. En conséquence, les auteurs estiment que le recours à l’ostéopathie du nouveau-né et du nourrisson, dont le succès serait immérité, devrait « absolument être banni ». La tribune, relayée par Le Figaro, a cette particularité pour le moins singulière de ne pas être signée et de ne citer absolument aucune référence. Elle fait écho à un « argumentaire », également non signé, publié sur le site de No FakeMed[1].

Sur le site Internet de No FakeMed, après quelques vagues généralités dans lesquelles sont confondues ostéopathie et chiropraxie, les auteurs affirment quil nexiste « aucune preuve defficacité de ces techniques », quelles peuvent entraîner « des effets indésirables graves avec pronostic vital engagé ». Lostéopathie chez le nourrisson se résumerait selon eux à une manipulation cervicale visant à traiter le syndrome de Kiss.

Plus loin, une confusion entre « manipulations et techniques dostéopathie crânienne » conduit à la conclusion que ces traitements sont inutiles et dangereux, avec pour seule référence un blog de médecin (Edzard Ernst), avant que les auteurs ne terminent sur des approximations au sujet de la plagiocéphalie.

Différents points de cet argumentaire amènent la SEROPP à s’interroger :

  • Comment un collectif « d’experts » scientifiques peut-il argumenter un article à partir de blogs d’ostéopathes, de chiropracteurs et de médecins (edzadernst.com, oosteo.com, reflexosteo.com…), d’un article de « La maison des maternelles » et de liens inexistants (kce.fgov.be) ? Sur 10 références, une seule est issue de Pubmed (recensement de la littérature scientifique validée par un comité de lecture). Il sagit dun article en allemand datant de 2009 sur le syndrome de Kiss ;
  • Comment ce collectif peut-il affirmer que « l’ostéopathie est dangereuse chez le nourrisson » lorsque la source qu’il cite est un rapport de l’INSERM[2] sur l’évaluation de l’efficacité chiropratique, dans lequel il est écrit que l’estimation des accidents graves après manipulation cervicale irait de 1 cas pour 400 000 à 1 cas pour 5,8 millions de manipulations selon les études. Il n’y a dans ce rapport, aucune donnée sur les effets secondaires chez l’enfant après traitement ostéopathique. De plus, ce rapport s’intéresse aux manipulations à haute vélocité (HVT = « craking ») cervicales qui sont évidemment proscrites dans la prise en charge ostéopathique du nourrisson ;
  • S’ils citent la recommandation de la Haute Autorité de Santé (HAS) sur la prévention des déformations crâniennes positionnelles et de la mort inattendue du nourrisson (2020), les auteurs omettent de mentionner que dans la fiche-mémo de ce rapport, l’ostéopathie est proposée en seconde intention dans la prise en charge des plagiocéphalies positionnelles. Ils oublient également de préciser que les ostéopathes sont cités dans le rapport d’élaboration de cette recommandation (un ostéopathe et un médecin ostéopathe ont fait partie du groupe de travail en tant qu’experts, 4 sociétés savantes ostéopathiques ont été consultées, dont la SEROPP qui a rendu un avis officiel).

La SEROPP souhaite démentir point par point les fausses informations contenues dans cette tribune.

« Ces soi-disant thérapeutes sans aucune formation médicale », « Les manipulations du crâne, de la face et du rachis chez le nourrisson de moins de six mois sont d’ailleurs légalement interdites aux ostéopathes. »

Lire la suite de ce communiqué de presse en ligne. 

Contact : c.brossard@seropp.org

1 commentaire sur “La SEROPP dit stop à « l’osteo-bashing » (Communiqué)”

  1. La SEROPP expose bien les failles de cet article du Figaro. Concernant le syndrome de Kiss, dont j’ai entendu parler, je rappelle la définition de syndrome : c’est « une association cohérente et caractéristique de symptômes qui oriente vers un diagnostic précis » (dictionnaire médical.fr). Ce n’est donc pas un diagnostic, seulement des observations que n’importe qui peut faire ; la médecine parle souvent de syndrome avant de parler de diagnostic (cf. la fibromyalgie). Pour avoir soigné des bébés en maternité et en cabinet, je sais que la plagiocéphalie est une pathologie que les ostéopathes prennent très bien en charge, en prévention sur les « torticolis congénitaux », sur une rotation préférentielle d’un côté amenant le bébé ou même sur l’absence de rotation de la tête. Dans ces hypothèses, il me semble que pour l’instant on n’a pas trouvé mieux que l’ostéopathie pour remédier à ces problèmes mécaniques.
    On constate une fois de plus que moins on en sait, plus on en cause. Dénigrer une profession qu’on ne connait pas est plus simple que de chercher, avec ses membres, comment la coopération peut faire avancer la connaissance médicale pour le bienfait thérapeutique, comme nous essayons souvent (trop) seuls de le faire.

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