Alors que de nombreux étudiants en médecine ont fait l’objet de pressions et d’intimidations à l’occasion des deux derniers mouvements de grève lancés contre la création d’une 10e année d’études en spécialité de médecine générale, Jeunes Médecins veut redire son soutien aux étudiants et futurs collègues !
Cela fera bientôt un mois que des milliers d’étudiants en médecine manifestent contre le projet du Gouvernement d’allonger la durée des études en spécialité médecine générale (de 9 à 10 ans). Présentée à tort comme une solution aux déserts médicaux, la création d’une 4e année d’internat pour les étudiants en spécialité médecine générale retardera l’installation de jeunes médecins généralistes dans nos territoires pour on ne sait quelle plus-value dans la formation, précarisera les internes dont la rémunération restera bien inférieure à celle d’un médecin installé sur le même territoire pour un travail équivalent, et ne résoudra pas la problématique de pénurie médicale puisque les stages ne pourront être effectués que dans des zones où sont présents des médecins agréés maîtres de stages.
Dans ce contexte, alors que les étudiants ont fait légalement valoir leur droit de grève, il est inadmissible de constater que des établissements publics de santé aient pu réquisitionner des internes avant le reste du personnel médical. La circulaire Bouquet du 12 mars 1997 prévoit pourtant que la participation des internes à l’activité hospitalière ne peut pas « être considérée comme indispensable à la continuité des soins » ce qui implique que « les internes ne doivent en règle générale pas être assignés au maintien du service, ou alors uniquement en dernier recours ».
Il est par ailleurs inadmissible que des directeurs, des présidents de CME, des chefs de service, des collègues aient pu mettre la pression et intimider à coups de jugements de valeur l’ensemble de la communauté étudiante souhaitant participer à une grève nationale jugée « opportuniste », « incompréhensible », faite par des gens qui n’ont pas « deux sous d’intelligence et de conscience », se comportant « comme des ouvriers de raffinerie ». Nous sommes sidérés de ce qu’ont pu écrire certains de nos collègues.
Nos services hospitaliers souffrent partout en France, mais les internes n’en sont pas responsables et leur grève ne peut servir d’exutoire à notre colère et notre désespoir.
Pour qu’ils soient nombreux à manifester le 17 novembre prochain, ne soyons pas une génération ingrate : assurons la permanence des soins pour leur permettre de défendre la qualité de leur formation et de leur futur exercice professionnel à nos côtés !
Contact : president@jeunesmedecins.fr