Après un été émaillé de nombreuses fermetures et de restrictions d’accès à des « soins non programmés » (urgences) à l’hôpital, en raison du manque de professionnels de santé, notamment de médecins, voici que l’automne dévoile l’incapacité de l’hôpital public à prendre en charge les enfants dans un contexte d’épidémie attendue de bronchiolite.
Il y a quelques jour était également tirée une sonnette d’alarme sur la tension dans les maternités : les salles de naissance ont une activité quasi-exclusivement non programmée… les complications liées à l’accouchement et à la naissance sont pour la plupart imprévisibles : césarienne en urgences, hémorragie, détresse vitale des nouveau-nés…et pour lesquelles le retard de prise en charge est préjudiciable.
Les pénuries de professionnels de santé de la salle de naissance : sage-femmes, gynécologues- obstétriciens, anesthésistes-réanimateurs et pédiatres, infirmiers et auxiliaires en puériculture sont liés tant à la dangerosité de l’exercice – l’exigence d’une réaction immédiate et adaptée, avec des moyens humains suffisants, dans un contexte où ni la mère ni l’enfant ne sont préalablement malades – qu’à sa pénibilité (de jour et de nuit). La compétence de chacun de ses acteurs peut d’ailleurs s’exercer hors des salles de naissance : les professionnels de la périnatalité fuient désormais les salles de naissance, y compris les plus jeunes ; les évolutions du métier de sage-femmes visent à leur faire quitter leur cœur de métier.
Les anesthésistes-réanimateurs sont même pressés çà et là, sans en avoir ni la compétence ni les moyens humains, de jouer le rôle du pédiatre-réanimateur dans les maternités : les salles de naissances sont devenues des déserts médicaux !
Lire le communiqué du SNPHARE sur l’attractivité des salles de naissance