Une nouvelle étude, menée par des scientifiques du Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) en collaboration avec des chercheurs du Centre médical Erasmus (Pays-Bas) et d’autres partenaires internationaux (dont l’Imperial College de Londres, l’University College de Londres et le United States National Cancer Institute Center for Global Health), a étudié les inégalités socio-économiques dans la mortalité par cancer en Europe.
Cette recherche comble une lacune majeure dans les connaissances actuelles et la cartographie des inégalités socio-économiques en matière de cancer dans les pays européens, en fournissant une évaluation complète et comparative de plusieurs aspects des inégalités en matière de cancer entre et au sein des pays.
L’étude, publiée le 28 novembre dans The Lancet Regional Health – Europe,1 est basée sur le couplage des données de mortalité par cancer avec des informations sur le statut socio-économique, tel que mesuré par le niveau d’éducation dérivé du recensement. Les données ont été comparées dans 18 pays européens entre 1990 et 2015, chez des adultes âgés de 40 à 79 ans. Pour la plupart des pays inclus dans l’étude, les informations étaient disponibles pour l’ensemble de la population nationale.
« Nous avons constaté que les inégalités socio-économiques dans la mortalité par cancer sont importantes et existent partout en Europe et pour la plupart des types de cancer », explique le Dr Salvatore Vaccarella, le scientifique du CIRC qui a dirigé l’étude.
Cependant, l’ampleur de ces inégalités varie considérablement d’un pays à l’autre. Cette variation est principalement due aux différences remarquables entre les pays dans les taux de mortalité par cancer chez les personnes ayant un statut socio-économique inférieur. En revanche, les taux de mortalité par cancer chez les personnes ayant un statut socio-économique plus élevé sont plus homogènes d’un pays à l’autre et les niveaux sont plus faibles.
Une fraction importante des décès par cancer en Europe – environ 32 % chez les hommes et 16 % chez les femmes dans l’ensemble, et jusqu’à 46 % chez les hommes et 24 % chez les femmes dans les pays baltes, d’Europe centrale et orientale – était associée à des inégalités en matière d’éducation.
« La réduction des taux de mortalité par cancer parmi les groupes les plus défavorisés est une étape cruciale pour réduire les taux nationaux moyens de mortalité par cancer et le fardeau global du cancer. Les résultats de cette étude appellent à une mesure, une surveillance et une action systématiques sur les importantes inégalités socio-économiques du cancer en Europe », pointe le Dr Salvatore Vaccarella, le scientifique du Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) qui a dirigé l’étude.