La Ligue réaffirme son engagement pour que tous les malades du cancer, partout en France, puissent bénéficier à toutes les étapes de la maladie d’une prise en charge optimale des douleurs liées aux cancers.
Malgré la mise en place de « plans douleur » successifs, on estime qu’un patient sur deux atteint ou ayant eu un cancer souffre de douleurs chroniques et que 10 à 15 % des patients traités présentent des douleurs persistantes. Avec de fortes inégalités de traitement en fonction du lieu de vie et des étapes de la maladie, la prise en charge des douleurs liées aux cancers constitue une question complexe et un enjeu de santé publique qui doit être mieux appréhendée.
La Ligue contre le cancer se mobilise pour valoriser les travaux menés par les chercheurs et les cliniciens dans le domaine de la douleur et pour soutenir financièrement le développement de recherches et d’innovations qui permettront de mieux répondre aux besoins des malades.
Mieux traiter les douleurs du cancer, à toutes les étapes de la maladie et après
Annoncé en juillet dernier, le Prix Axel Kahn « Douleurs et cancers » a pour but de valoriser des recherches et des avancées majeures qui permettent de mieux connaitre, traiter et prendre en charge les douleurs associées aux cancers.
A l’occasion de la 1ère cérémonie de remise du Prix Axel Kahn « Douleurs et cancers », organisée mercredi 14 décembre au Collège de France, la Ligue contre le cancer récompense quatre médecins-chercheurs et leurs équipes pour leurs travaux et les progrès concrets qu’ils ont engendrés. La Ligue annoncera également à cette occasion le lancement d’un nouvel appel à projets « Lutte contre les douleurs liées aux cancers » qui financera la recherche et encouragera le développement d’innovations permettant une meilleure prise en charge des douleurs associées au cancer.
« Si nous avons toujours œuvré pour améliorer la qualité de vie des personnes touchées par le cancer, le combat de mon prédécesseur à la présidence de la Ligue, Axel Kahn, nous obligeaujourd’hui à faire davantage contre les douleurs associées aux cancers. Ce sujet complexe doit être mieux appréhendé. Je suis très honoré de remettre ces prix et de mettre en avant ces travaux pionniers et exceptionnels sur la prise en charge de la douleur. Avec notre nouvel appel à projets, je souhaite aller plus loin pour encourager les équipes de chercheurs et de cliniciens et à accélérer le progrès sur ce sujet, comme nous le faisons depuis des décennies pour la recherche contre le cancer. » Daniel Nizri, président de la Ligue
contre le cancer« Parmi les personnes qui ont été touchées par un cancer, 1 sur 2 aura des douleurs même des années après la guérison, c’est une double peine. Il est urgent de mieux prendre en charge ces douleurs qui sont trop souvent tues. C’est pourquoi nous avons décidé de donner plus de moyens pour encourager le développement de projets qui permettront in fine de mieux traiter ces douleurs, pendant la maladie et une fois celle-ci vaincue, mais aussi pour lutter contre les inégalités de prise en charge. Chaque personne doit pouvoir bénéficier de soins adaptés, dans n’importe quel département de France ! » Iris Pauporté, déléguée à la recherche à la Ligue contre le cancer.
Les lauréats de la première édition du Prix Axel Kahn
Présidé par Hervé Chneiweiss, médecin et chercheur, directeur du Laboratoire Neurosciences Paris-Seine (Sorbonne Université – Paris) et Président du Comité d’Ethique de l’Inserm, le jury du prix Axel Kahn a désigné quatre lauréats à l’origine de réalisations majeures dans le domaine de l’étude des douleurs liées aux cancers et de leur prise en charge :
- Madame Céline Greco
Céline Greco est praticien hospitalier, responsable de l’Unité fonctionnelle de médecine de la douleur et médecine palliative à Hôpital Necker-Enfants Malades AP-HP, Paris, et responsable équipe Atip/Avenir 2021 “Thérapie ciblée de la douleur et repositionnement thérapeutique dans les maladies génétiques de la peau” à l’Inserm U1163, Institut Imagine.
Céline Greco dirige des recherches qui explorent les mécanismes physiopathologiques de la douleur pour proposer de nouvelles options thérapeutiques adaptées aux spécificités des enfants. Très récemment, Céline Greco a créé PRELUDE : la première plateforme de recherche clinique et fondamentale dédiée à la douleur de l’enfant. Ce projet associant l’Institut Imagine et l’hôpital Necker-Enfants Malades avec le soutien de la Fondation Helebor a pour but d’accélérer la mise à disposition de thérapeutiques innovantes notamment pour soulager les douleurs associées aux cancers osseux pédiatriques.
- Madame Nadine Attal et Monsieur Didier Bouhassira
Nadine Attal est Professeure de thérapeutique et de médecine de la douleur à l’UFR Simone Veil – Santé de l’Université Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines, Responsable du Centre d’Evaluation et de Traitement de la Douleur (CETD) de l’hôpital Ambroise-Paré AP-HP à Boulogne-Billancourt, et Directrice adjointe de l’Unité de recherche Inserm U987 “Physio-pathologie et Pharmacologie Clinique de la Douleur”.
Ses recherches ont contribué à montrer que les différentes composantes de la douleur liée au cancer nécessitent d’être traitées spécifiquement et requièrent donc un diagnostic précis. Ses travaux ont montré l’intérêt de stratégies de prise en charge « non-opioïdes » et abouti à l’élaboration de recommandations nationales et internationales. Les essais cliniques qu’elle a menés ont permis le développement de stratégies de traitement particulièrement innovantes comme l’injection de toxine botulinique de type A et la stimulation magnétique transcrânienne répétitive, une intervention non médicamenteuse.
Didier Bouhassira est médecin neurologue au Centre d’Evaluation et de Traitement de la Douleur (CETD) de l’hôpital Ambroise-Paré AP-HP à Boulogne-Billancourt, Directeur de recherche de première classe à l’Inserm, et Directeur de l’Unité de recherche Inserm U 987 “Physiopathologie et Pharmacologie Clinique de la Douleur”. Il a développé dès le début des années 1990 un pôle de recherche dédié à la recherche clinique sur la douleur, un champ d’étude alors quasi inexistant en France. Les questionnaires DN4 et NPSI, qu’il a développés avec Nadine Attal sont devenus des références : traduits dans 80 langues leur usage est préconisé par de nombreuses instances internationales. Ces outils diagnostiques permettent des prises en charge plus adaptées et ont fortement contribué au développement de l’épidémiologie de la douleur. Dans ce domaine, les études coordonnées par Didier Bouhassira sont à l’origine de progrès spectaculaires et ont révélé l’importance de la prévalence des douleurs neuropathiques en France, en population générale ainsi que chez les malades atteints de cancers ou d’autres pathologies.
- Madame Gisèle Chvetzoff
Gisèle Chvetzoff est Professeure Associée de Médecine Palliative Université Claude Bernard Lyon 1, médecin spécialiste des Centres de lutte Contre le Cancer au Centre Léon Bérard à Lyon, et responsable de l’unité d’évaluation et traitement de la douleur et de l’équipe mobile de soins palliatifs du Centre Léon Bérard.
A son arrivée au Centre Léon Bérard en 1998 elle a choisi de focaliser son activité sur la prise en charge de la douleur, les soins de support et les soins palliatifs dont elle développe l’intégration dans la pratique oncologique.
Gisèle Chvetzoff est à l’origine du projet ITARA (Intrathécale-Rhône-Alpes), soutenu par la fondation Apicil et par les comités départementaux de la Ligue de l’Ardèche et de la Loire, qui vise à faciliter l’accès à une technique de recours, l’analgésie intrathécale, efficace pour prendre en charge les douleurs chroniques rebelles du cancer.
Ils ont été récompensés le 14 décembre.
Aller plus loin dans la prise en charge des douleurs liées au cancer
Pour aller plus loin, La ligue, 1er financeur associatif indépendant de la recherche en cancérologie en France, a choisi de mobiliser une partie de ses moyens financiers, à hauteur de 1 million d’Euros par an, et de lancer un Appel à Projets spécifique visant à soutenir la recherche et l’innovation dans le domaine de la lutte contre les douleurs liées aux cancers. Pour mieux répondre aux besoins des malades et aux enjeux de santé publique associés, ce programme s’articule sur deux axes :
– L’amélioration de la qualité de vie au travers de la réduction des douleurs des patients à toutes les étapes de la maladie et après le cancer ;
– La réduction des inégalités de prise en charge des douleurs liées à la maladie cancéreuse et à ses traitements à toutes les étapes de la maladie et après le cancer.
Pour en savoir plus : www.ligue-cancer.net
Contact presse : Aelya Noiret – noiret.aelya@gmail.com