Alors que la DREES vient de publier son rapport présentant la situation financière des organismes d’assurance complémentaire en santé en 2021, les chiffres montrent des niveaux de rentabilité faibles pour les mutuelles.
En 2021, le résultat sur l’activité assurance santé est quasi-nul pour les mutuelles. En moyenne, il ressort à -0,2% des cotisations. Il s’agit du résultat le plus faible depuis que la DREES publie cet indicateur.
Sur l’année 2021, le rattrapage des soins liés au Covid ainsi que plusieurs dispositions (mise en place de la résiliation infra annuelle et déploiement du 100% santé notamment) ont induit des coûts supplémentaires pour les mutuelles. Par exemple, les prestations des mutuelles ont augmenté de 130 % en audioprothèses, de 43 % en prothèses dentaires et de 20 % en optique. Les soins remboursés par les mutuelles ont ainsi enregistré une forte augmentation en 2021 (+5,9 %).
En parallèle, les mutuelles ont su contenir le niveau des frais de gestion et le volume total des cotisations encaissées n’a progressé que de 0,3%.
Malgré ces résultats économiques, la solvabilité des mutuelles santé et leur robustesse restent de très bon niveau, au-dessus des exigences prudentielles.
« Ces chiffres de la DREES montrent bien que les mutuelles sont aux côtés de leurs adhérents pour financer leurs dépenses de santé. Symbole de cet engagement, en 2021, les mutuelles reversent 81% des cotisations aux adhérents, soit un niveau supérieur de deux points à la valeur d’avant crise Covid. Sur la décennie passée, la part des organismes complémentaires est passée de 15,2 % à 16,2 % des dépenses totales si on intègre les dépenses qui vont au-delà des biens médicaux comme le financement de la CSS. Cela vient donc contredire les affirmations de désengagement des mutuelles » rappelle Eric Chenut, président de la Mutualité Française.
Ce rapport de la DREES confirme aussi la tendance à la concentration du marché de la complémentaire santé, passant de 428 à 417 organismes en 2021 (dont 288 mutuelles).