Les députés ont adopté, lundi 25 mars dans la soirée, la proposition de loi relative à la biologie médicale qui avait été votée par le Sénat le 5 février. Si le texte de l’Assemblée nationale améliore quelques points de l’ordonnance de 2010, il demeure loin du compte concernant toute une série de sujets essentiels pour l’avenir de la biologie médicale, en particulier, l’accréditation, la transparence financière ou encore la nomination des PUPH aux postes de biologiste dans les CHU. Surtout, les débats ont démontré que les pouvoirs publics n’ont toujours pas dissipé le flou entretenu sur le modèle de biologie médicale souhaité pour l’avenir. Un flou profitable à la financiarisation du secteur et propice à l’abandon des jeunes biologistes au bord de la route.
Des zones de flou dangereuses pour la profession…
« Il faut attendre le résultat de la commission mixte paritaire, fixée a priori le 10 avril prochain, pour se prononcer définitivement sur le texte, analyse François Blanchecotte, Président du Syndicat des Biologistes (SDB), premier syndicat des biologistes libéraux. Mais nous pouvons toutefois constater que les députés ont été moins audacieux et moins à l’écoute de nos arguments que les sénateurs. Ils ont suivi les consignes gouvernementales qui ne sont pas rassurantes quant à la vision des pouvoirs publics de l’avenir de la biologie médicale. Sans le dire clairement et sans assumer son choix, le Gouvernement entretient des zones de flou dans l’encadrement de notre profession, laissant le champ libre au renforcement de l’opacité de certains montages financiers, à l’exclusion des jeunes biologistes des structures d’exercice et, finalement, à la disparition de la biologie de proximité. «
Mais aussi des succès
La déception de ne pas avoir pu faire modifier l’ordonnance sur tous les points souhaités ne doit toutefois pas occulter les succès obtenus par le SDB sur nombre de sujets dont certains sont essentiels comme l’exclusion de l’article 5-1 de la loi Murcef de 1991 du champ de la biologie ou la limitation aux seuls prélèvements du rôle des autres professionnels de santé habilités… Ces acquis résultent de mois de travail pendant lesquels le Syndicat a joué le jeu de l’union des biologistes malgré certaines volontés particulières.
Cette avancée comme celles que nous avons finalement obtenues concernant certains articles du texte démontrent qu’il ne faut jamais renoncer et qu’un syndicat fort et mobilisé peut parvenir à des avancées pour sa profession. « La période qui s’ouvre désormais est cruciale pour l’avenir de notre profession. Il est essentiel que les biologistes restent unis et mobilisés pour peser sur les textes d’application de la réforme et sur les politiques tarifaires à venir. Aujourd’hui, le SDB est plus que jamais l’acteur le mieux à même de faire entendre la voix des biologistes médicaux libéraux, rappelle François Blanchecotte.»
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