L’endométriose est une maladie gynécologique chronique qui touche une femme sur dix. En Nouvelle-Aquitaine, elle concernerait 135 000 à 225 000 femmes. Première cause d’infertilité en France, elle est souvent diagnostiquée avec retard (7 ans en moyenne) car les symptômes ne sont pas toujours bien identifiés par les médecins. Or, il est fondamental de pouvoir poser un diagnostic précoce pour proposer rapidement une prise en charge, la maladie ayant des impacts non négligeables dans la vie personnelle et sociale des femmes.
Pour lutter contre l’errance diagnostique et améliorer la prise en charge des femmes concernées, une mission nationale a été lancée en mars 2021 et a permis de doter la France, début 2022, d’une stratégie nationale de lutte contre l’endométriose qui vise à promouvoir trois axes prioritaires :
- Placer la France aux avant-postes de la recherche et de l’innovation sur l’endométriose
- Garantir un diagnostic rapide et l’accès à des soins de qualité dans l’ensemble du territoire
- Communiquer, former et informer sur la maladie et ses impacts pour les femmes
La Nouvelle-Aquitaine est une des régions où la filière de prise en charge de l’endométriose est la plus structurée.
Dès 2021, l’ARS Nouvelle-Aquitaine a structuré les filières territoriales déjà existantes sur la base des orientations de la stratégie nationale.
Le rôle de l’Association filière endométriose en Nouvelle-Aquitaine (AFENA)
Pour fédérer tous les acteurs de santé publics ou privés, engagés dans la prise en charge de l’endométriose, l’ARS Nouvelle-Aquitaine s’appuie sur l’expertise de l’Association filière endométriose en Nouvelle-Aquitaine (AFENA), créée en 2021.
Son objectif est de rendre le parcours de prise en charge et de soins plus fluide et plus efficient pour les femmes. Elle organise notamment la formation des professionnels de santé et la concertation grâce à des réunions pluridisciplinaires, organisées tous les quinze jours. Elle informe aussi les femmes sur l’offre de soins et de prévention sur l’endométriose dans la région.
Lancement en février 2022 d’un appel à candidatures pour la labellisation de centres de référence en fonction des critères de la Haute autorité de santé (HAS)
Au mois de février 2022, l’ARS Nouvelle-Aquitaine et l’AFENA ont lancé un appel à candidatures pour labelliser, au moins, un centre multidisciplinaire par département et un centre régional de recours chirurgical pour la prise en charge des endométrioses complexes.
- Les Centres multidisciplinaires doivent proposer une prise en charge de l’endométriose. Les femmes qui y sont suivies bénéficient d’examens gynécologiques pour évaluer l’extension de la maladie et prévoir la prise en charge adaptée en fonction de leurs besoins (douleur chronique, évaluation de la fertilité). Ils proposent aussi des traitements médicaux et chirurgicaux pour les formes simples de la maladie.
Ces centres conventionnent avec, au moins, une association de patientes afin de pouvoir répondre au plus près de leurs besoins.
À l’issue de cet appel à candidatures, 16 centres multidisciplinaires de prise en charge de l’endométriose ont été labellisés en Nouvelle-Aquitaine :
- Centre clinical de Soyaux (16 – Charente)
- Centre médico-Chirurgical des Cèdres
(19 – Corrèze) - Hôpital privé Francheville (24 – Dordogne)
- CHU Bordeaux (33 – Gironde)
- Clinique Tivoli-Ducos et Centre IFEM Endo (33 – Gironde)
- Maison de santé protestante de Bagatelle (33 – Gironde)
- Polyclinique Jean Vilar (33 – Gironde)
- Polyclinique Bordeaux-rive droite (33 – Gironde)
- Centre hospitalier de Mont-de-Marsan (40 – Landes)
- Polyclinique Pau-Pyrénées (64 – Pyrénées-Atlantiques)
- Centre hospitalier de Pau (64 – Pyrénées-Atlantiques)
- Clinique Belharra (64 – Pyrénées-Atlantiques)
- Centre hospitalier de Niort (79 – Deux-Sèvres)
- CHU de Poitiers (86 – Vienne)
- CHU de Limoges (87 – Haute-Vienne)
- Polyclinique de Limoges (87 – Haute-Vienne)
Afin de compléter l’offre et couvrir l’ensemble des départements, un nouvel appel à candidatures sera lancé en 2023.
- Les centres de recours chirurgical pour la prise en charge des endométrioses complexes
Seuls Les établissements de santé avec une autorisation de chirurgie sont éligibles. Ils doivent pouvoir couvrir les besoins régionaux de chirurgie pour les endométrioses complexes.
Deux centres de recours chirurgical de prise en charge de l’endométriose ont été labellisés en Nouvelle-Aquitaine :
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- CHU de Bordeaux
- Clinique Tivoli-Ducos et Centre IFEM Endo
- Les IRM dédiés à l’exploration des endométrioses
Dans le cadre de la mise en place de la filière endométriose, l’accès à l’IRM interprétée par un radiologue référent est une étape essentielle du parcours, notamment dans le cadre des examens de 2ème et 3ème intention.
Le Projet Régional de Santé – Schéma Régional de Santé (PRS-SRS) dans son volet « Equipements matériels » a prévu la possibilité pour des équipes de soins spécialisées avec un projet de santé centré sur la prise en charge de l’endométriose, d’autoriser la mise en place d’IRM majoritairement dédiées à l’exploration des endométrioses, afin de faciliter l’accès à cet examen.
À ce stade, une implantation d’IRM par infra-région est prévue.
Ces IRM dédiées à l’exploration des endométrioses devront prévoir au moins 50% de leurs plagespour l’intervention des radiologues spécialistes de l’endométriose et inscrits dans la filière endométriose.
Le 6 janvier dernier, la Commission spécialisée de l’organisation des soins (CSOS) a examiné les dossiers de demande d’autorisation d’exploitation d’IRM dédiées majoritairement à l’exploration de l’endométriose, déposés pour les territoires de la métropole de Bordeaux, de Bayonne et de Poitiers. La décision des sites retenus sera prise prochainement.
Contact : ars-na-communication@ars.sante.fr