A l’occasion de la journée internationale des droits des femmes, le Conseil national de l’Ordre des sages-femmes (CNOSF) appelle à la mise en place de mesures concrètes afin que la santé des femmes devienne enfin une priorité. En effet, si les droits sexuels et reproductifs ont progressé en France au cours des dernières décennies, de nombreux indicateurs relatifs à la santé des femmes restent préoccupants : les IST sont en hausse ; l’accès à la gynécologie et à l’IVG se détériore ; l’accompagnement de la grossesse, de l’accouchement et de ses suites se dégrade ; autant de constats qui appellent à un sursaut.
L’Ordre des sages-femmes, dans la continuité de sa campagne « Santé pour toutes » lancée en 2022, invite la classe politique à examiner une proposition de loi pour répondre aux nombreuses problématiques de santé qui touchent nos concitoyennes.
Le CNOSF a d’ores et déjà élaboré un document de travail dans lequel il réitère sa volonté de voir se tenir des Assises de la santé des femmes et propose la création d’un institut pour la santé sexuelle et reproductive sur le modèle de l’INCa. Ce dernier permettrait d’améliorer le pilotage et la cohérence de cette politique publique, indispensable à l’égalité entre les femmes et les hommes.
Ce projet de texte avance également des mesures pour doter la périnatalité d’une politique ambitieuse et pour renforcer la prévention et l’éducation à la santé sexuelle, notamment pour les femmes en situation de handicap. D’autres thématiques, qu’il s’agisse de la prise en charge et l’accompagnement des femmes et des couples lors de fausses couches ou encore des violences gynécologiques et obstétricales, sont également abordées.
Afin de donner corps à ces mesures et d’en faire émerger d’autres, le Conseil national lance une consultation(https://form.dragnsurvey.com/survey/r/25a105bc) afin que tous les acteurs de la vie publique, qu’il s’agisse des usagers, des instances représentatives des professionnels de santé ou encore de la société civile, puissent apporter leur opinion et leur expertise sur ces sujets majeurs.
En effet, les modifications nécessaires à notre système de santé doivent impliquer toutes les parties prenantes. Ainsi, le récent rapport de l’Académie de médecine sur la périnatalité, pour lequel les instances de sages-femmes et d’usagers n’ont pas été concertées, préconise de fermer les maternités de moins de 1000 naissances, une proposition qui ne prend pas en compte les différentes réalités territoriales et ne garantit ni l’accès aux soins, ni le droit des usagers.
Dans le même temps, le Conseil national lancera un groupe de travail avec les instances de sage-femme afin d’examiner plus en détail les mesures relatives à la profession et consultera celle-ci.
L’Ordre des sages-femmes se mobilisera afin que cette initiative puisse se concrétiser dès les prochaines semaines. Le CNOSF espère que les pouvoirs publics s’empareront de ce projet, qui doit dépasser les clivages politiques et les corporatismes, pour construire enfin une véritable politique de santé pour les femmes.
Contact : claireakouka@ordre-sages-femmes.fr