Alors que se détériore la situation au Soudan, ravagé par la guerre, le leader des soins infirmiers a appelé le Conseil International des Infirmières (CII) à mobiliser ses associations nationales d’infirmières (ANI) membres, pour qu’elles fassentpression sur leurs gouvernements en vue d’inciter les belligérants à mettre immédiatement fin aux hostilités.
Mowafag Hassan, le Président de l’Association soudanaise des infirmières, a déclaré que la situation reste dangereuse à Khartoum, la capitale soudanaise, où malgré un accord de cessez-le-feu de trois jours, des tirs sporadiques se font entendre.
M. Hassan a remercié le CII de son soutien et encourage les infirmières du monde entier à signer la pétition des infirmières et des autres agents de santé du Soudan adressée au Conseil de sécurité des Nations Unies et appelant à un cessez-le-feu immédiat, à assurer l’accès des agents humanitaires aux personnes malades ou blessées, et à faire parvenir les médicaments et les denrées alimentaires nécessaires de toute urgence.
Lors d’un deuxième échange avec Howard Catton, le Directeur général du CII, M. Hassan a déclaré :
« La situation sur le terrain est périlleuse. On compte plus de 200 morts et plus de 1 500 blessés. Plus des deux tiers des hôpitaux sont hors service et les fournitures médicales, les désinfectants et l’oxygène font défaut. Les agents de santé quittent la capitale pour des zones plus sûres, les ambulances ont été attaquées et endommagées et leurs chauffeurs enlevés, et les véhicules qui restent ne permettent pas de mener des activités normales ou de parvenirjusqu’aux hôpitaux. »
M. Catton a présenté au nom des infirmières du monde entier, ses condoléances à la familleet aux amis de Mubarak, l’infirmière victime du conflit.
« Nous pouvons voir une fois de plus l’incroyable courage des infirmières et des agents de santé soudanais, qui continuent de dispenser des soins alors qu’ils sont exposés à de terribles dangers. Nous avons conscience de leur immense bravoure et les infirmières du monde entier se tiennent à leurs côtés. Les infirmières montrent la voie de la santé et de la paix, c’est pourquoi leurs droits doivent être protégés ; ne pas le faire est odieux. »
Il a appelé les ANI et les infirmières à travers le monde à signer la pétition adressée au Conseil de sécurité des Nations Unies, car c’est le moyen le plus efficace de faire pression sur la communauté internationale pour qu’elle prenne des mesures atténuant les terribleseffets de la guerre sur les infirmières et la population du Soudan.
M. Hassan a déclaré que si les hôpitaux ne sont pas actuellement pris pour cible, ils n’en sontpas moins endommagés par les tirs croisés de l’action militaire en cours, malgré le cessez-le-feu en vigueur.
« Il y a beaucoup de corps dans les rues, mais personne ne peut s’en approcher. Nous craignons une flambée de maladie ou des foyers d’épidémie. De nombreuses personnes ontété déplacées par le conflit et nous sommes inquiets, en particulier pour les enfants de moinsde cinq ans, qui risquent de souffrir de malnutrition. »
« Je prie toutes les organisations internationales, à commencer par le CII, de diffuser notrepétition aux échelons national et international, car il nous faut des couloirs sûrs pour les personnels humanitaires en vue de sauver les civils. La situation est critique, il y a des coups de feu et des incendies partout. Nous ce que nous voulons, c’est préserver la vie humaine. »
Contact presse CII : Gyorgy Madarasz – madarasz@icn.ch