Les Spécialistes CSMF prenant connaissance du projet de loi présenté par Monsieur le député Frédéric Valletoux et de projets d’amendements dans le cadre de la discussion de ce texte, qui tendent à stigmatiser l’exercice libéral, tiennent à rappeler un certain nombre de positions claires de leur syndicat.
Les Spécialistes CSMF est un syndicat libéral et responsable et faciliter l’accès aux soins de nos concitoyens est une préoccupation majeure pour nous.
L’accès aux soins urgents ou semi-urgents doit se faire de façon régulée et il y a une complémentarité entre la prise en charge des soins non programmés déjà effectuée par les médecins libéraux en ville et la permanence des soins en établissement de santé (PDSES).
La prise en charge des soins non programmés en ville se fait par la réponse adaptée des spécialistes de second recours à leurs confrères médecins traitants et aux appels régulés par le 15, le SAS mais aussi les Equipes de Soins Spécialisées (ESS). Ceci permet de limiter le recours aux services d’urgences et d’éviter des hospitalisations inutiles.
LA PDSES voulue comme territoriale passe d’abord par une revalorisation des gardes et des astreintes car actuellement 42€ pour une astreinte opérationnelle de 12h et 250€ pour une garde sur place de 12h c’est inadmissible. On méprise l’expertise médicale et la pénibilité de cette sujétion de service.
La PDSES passe par une bonne adaptation des territoires qui doivent prendre en compte les ressources humaines, les moyens techniques des établissements et les capacités de transferts permettant de mutualiser les gardes entre plusieurs établissements publics.
La PDSES dans le territoire peut faire participer les établissements privés sous réserve de l’existence d’un service d’accueil des urgences au sein de la structure et que le praticien prenne en charge le patient dans la structure où il exerce pour des raisons de sécurité.
La participation de praticiens libéraux à des ligne de PDSES à l’hôpital ne peut se faire que sur la base du volontariat et avec une attractivité suffisante.
Les Spécialistes CSMF rappellent que la pénibilité de l’exercice médical est fonction du ressenti de chacun et qu’il peut être parfois plus pénible de consulter deux jours d’affilés pendant 12h que de faire une garde de 12h avec un repos compensateur le lendemain.
Par ailleurs obliger un médecin libéral à faire une garde à l’hôpital, c’est l’obliger à s’appliquer un repos compensateur au vu de la règlementation européenne et réduire son temps de consultation et donc réduire l’accès aux soins.
Enfin il est certain que rendre obligatoire la participation de médecins libéraux à des gardes hospitalières dans les villes de moyenne importance va inciter beaucoup de nos confrères à s’installer dans des villes plus grandes où les lignes de PDSES à l’hôpital sont pourvues et accentuer ainsi les déséquilibres démographiques.
Respectons la complémentarité ville-hôpital, reconnaissons l’expertise médicale et sa pénibilité sous toutes ses formes. La médecine libérale faut-il le rappeler assure 80% des consultations, la réalisation de 75% des actes techniques et 60% de l’activité de chirurgie avec la moitié des praticiens en exercice. Elle participe largement à la prise en charge médicale de nos concitoyens. L’amélioration de l’accès aux soins se fera avec elle et pas contre elle.
Oui à la responsabilité constructive, non à la coercition destructrice.