A l’approche de la période estivale, le SYNGOF alerte une nouvelle fois sur les risques de fermetures inopinées de maternités et l’insécurité qui en résultera pour les parturientes.
Depuis de nombreuses années, le SYNGOF et l’ensemble des représentants de périnatalité alertent sur la baisse alarmante des effectifs de gynécologues obstétriciens, anesthésistes, pédiatres et sages-femmes qui conduisent à la fermeture de nombreuses maternités.
Le recours massif à l’intérim en gynécologie obstétrique, anesthésie-réanimation et pédiatrie a détruit la stabilité, garante de la sécurité d’équipe. Aujourd’hui, aucun jeune praticien ne veut cautionner le danger médical : les postes restent vacants aussi bien en gynécologie-obstétrique qu’en pédiatrie et anesthésie-réanimation.
La mise en application de la loi RIST en avril dernier pour le plafonnement de l’intérim à l’hôpital, a été mal préparée et malgré les mesures « pansements » de l’administration – campagnes de sollicitation auprès des Praticiens Hospitaliers pour effectuer des gardes mieux rémunérées au-delà de leurs obligations de service dans d’autres hôpitaux en difficulté -, plusieurs maternités ont dû suspendre leur activité temporairement.
Ainsi, à Péronne la maternité a fermé pendant un mois faute d’anesthésistes en nombre suffisant, à Alès il n’était pas possible d’accoucher à l’hôpital durant deux jours en raison de l’absence de gynécologues, à Bergerac la maternité a fermé partiellement en avril dernier et récemment à Landerneau l’hôpital a dû, une nouvelle fois, réorienter les accouchements pendant 36 heures par manque d’anesthésistes… L’été s’annonce catastrophique dans de nombreuses régions.
Le SYNGOF rappelle que le principal problème des maternités est celui de l’absence de restructurations de l’offre de soins en périnatalité. Or malgré le constat établi depuis des années (cf. Communiqué intersyndical du 25/02/2019[1]), ce problème se majore par la lourdeur et le manque d’attractivité de la garde en gynécologie obstétrique, pédiatrie, anesthésie-réanimation et maïeutique qui ont pour conséquence la fuite des salles de naissance : la moitié des chefs de cliniques de gynécologie obstétrique arrêtent immédiatement la garde obstétrique et les sages-femmes, formées en nombre, quittent aussitôt la salle de naissance, leur cœur de métier, pour une pratique libérale de consultations sans garde.
Les réunions de réforme de l’organisation de la périnatalité, interrompues durant la pandémie de Covid-19, n’ont jamais été reprises, malgré les multiples relances de la profession.
Il est urgent de prendre enfin la mesure du problème de démographie en salle de naissance par de réelles mesures d’attractivité et améliorer ainsi la sécurité des soins.
Contacts presse :
Emeline Barbé – emeline@eb-conseil.net