Dans le même esprit que pour les Jeux olympiques et paralympiques, l’État met en place une billetterie sociale à l’occasion de la Coupe du Monde de Rugby.
A ce titre, Aurélien Rousseau, ministre de la Santé et de la Prévention, Amélie Oudéa-Castéra, ministre des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques, et Agnès Firmin Le Bodo, ministre déléguée auprès du ministre de la Santé et de la Prévention chargée de l’Organisation territoriale et des Professions de santé, ont souhaité mettre à l’honneur les personnels travaillant dans les établissements publics de santé, qui sont en « première ligne » au service des Françaises et des Français, et incarnent pleinement les valeurs du service public, qui sont aussi celles du rugby : solidarité, dévouement et courage.
5 440 places leur seront attribuées : du match d’ouverture « France-Nouvelle Zélande » (150 places) à la « petite finale » (130 places), en passant par tous les matchs du XV de France, mais aussi des affiches particulièrement prometteuses telles que « Afrique du Sud-Irlande » (170 places), ou « Pays de Galles – Australie » (120 places).
Ces places pourront être attribuées aux personnels, quelle que soit leur profession, avec comme point d’attention demandé aux directeurs d’établissements de veiller à une dimension sociale dans la démarche d’attribution des billets. Cette initiative marque la reconnaissance et la gratitude des deux ministères envers le personnel soignant engagé pour le service public et qui protège au quotidien la santé des Français. »
Au-delà du pathétique de la situation : un gouvernement qui ne prend aucune mesure pour redresser un système de santé qu’il a participé à abattre, l’UFML-S dénonce le mépris, l’insulte, portée à l’égard de l’ensemble des professionnels de santé libéraux.
Nous posons deux simples questions aux ministres concernés :
1/ Combien de médecins libéraux de ville sont morts du covid pour avoir porté le soin ?
2/ Les personnels soignants des structures hospitalières privées et les soignants libéraux de villes ne protègent-ils pas au quotidien au quotidien la santé des Français ?
Il ne s’agit, ni de faire une comptabilité macabre, ni de comparer les soignants de France, mais simplement de voir si les ministres connaissent le sujet dont ils parlent et s’ils sont conscients de la place et du rôle indispensable des soignants libéraux. Si c’est le cas, qu’ils veuillent bien s’expliquer devant ceux-là et devant les patients, qui eux connaissent leur engagement, sur leur décision de les ignorer.
L’UFML-S leur donne un indice puisque tout laisse à penser qu’ils ont oublié cette réalité : la médecine libérale est la profession du soin qui a payé le plus lourd tribut face à la covid.
Nous précisons une dernière chose : nous ne voulons pas de vos places, le rugby est un sport ou les valeurs de collectifs et de respect de l’autre sont primordiales, un sport qui construit le collectif sur les différences ! C’est un sport ou l’on ne ment pas, un sport d’équipe ou chacun à sa place, construit sur la solidarité.
En faisant le choix d’honorer une seule catégorie de soignants, les ministres tournent le dos aux valeurs de ce sport. Nous aimons trop le rugby, nous respectons trop ces valeurs, pour le voir ainsi instrumentalisé. Nous aimons trop les soignants, nous savons trop leurs rôles et leurs responsabilités, leurs engagements, et leurs difficultés issues des politiques sanitaires successives et connaissons trop leur abandon par les responsables politiques actuels pour accepter ce cadeau cynique et pathétique.
Contact : laurent@lp-conseils.com