Parmi les papillomavirus humains responsables de cancers, le HPV16 est le plus fréquent et peut déclencher la maladie dans de nombreuses localisations. Pour la traiter, une équipe de l’institut Curie a eu l’idée de tester l’association d’un vaccin thérapeutique et d’une immunothérapie. Les résultats, encourageants, viennent d’être publiés dans la revue European Journal of Cancer. Ils ouvrent la voie à d’autres essais cliniques.
Tout a commencé avec le développement, par l’entreprise de biotech Transgene, d’un vaccin thérapeutique, nommé TG4001, contre les lésions pré-cancéreuses du col de l’utérus dues au papillomavirus humain HPV16. « Ce vaccin ne présentait pas un intérêt spécifique par rapport aux autres méthodes de traitement de ces lésions, comme la conisation, retrace le Pr Christophe Le Tourneau, directeur du Département d’Essais Cliniques précoces (D3i) de l’Institut Curie. En revanche, nous avons eu l’idée de l’associer à une immunothérapie pour la prise en charge de cancers avancés liés à HPV16. »
Sachant que le vaccin est destiné à stimuler le système immunitaire, et que l’immunothérapie par inhibiteur de point de contrôle vise à lever les obstacles dressés par les cellules tumorales devant le système immunitaire, la combinaison des deux peut en effet s’avérer pertinente ! …
« Sachant que nous avions des profils de cancers très variés – de l’anus, du col de l’utérus, de l’oropharynx, du vagin et de la vulve – à des stades avancés, qui avaient déjà résisté à une, deux ou trois lignes de traitement, nous pouvons dire que ces chiffres sont encourageants », précise le Pr Christophe Le Tourneau. « Ces résultats sont cependant largement suffisants pour justifier un essai clinique randomisé de phase II et celui-ci a d’ailleurs démarré dès 2021 ».