Depuis la rentrée, l’actualité va bon train, pourtant aucune bonne nouvelle à l’horizon pour les IDEL. Le système de santé est à la dérive, il ne semble plus y avoir de ligne directrice ni même de logique dans les prises de décision.
Il y a quelques semaines, nous nous réjouissions de l’élargissement des compétences vaccinales. C’était sans compter sur la désinformation de l’Ordre et l’incompétence du ministère qui a visiblement du mal à interpréter les textes dont il est pourtant à l’origine.
Le Sniil s’était également réjoui de l’arrivée des rendez-vous de prévention auxquels pourront prendre part les infirmiers libéraux. Aujourd’hui, il semble très peu probable que ces rendez-vous puissent voir le jour en 2023 alors que les modalités, qui doivent être précisées dans un arrêté, sont à l’ordre du jour dans le PLFSS. Texte qui, d’ailleurs, met très largement à mal la vie conventionnelle en court-circuitant les négociations préférant imposer des forfaits ou une tarification spécifique[1].
La profession est épuisée. En plus d’attendre les textes d’application, de devoir démêler le vrai du faux dans les informations qui circulent, elle doit faire face à la chasse aux indus. Cette activité, qui relève de l’Assurance Maladie, mène la vie dure aux IDEL qui sont trop vite accusés de fraudeurs à cause d’erreurs d’interprétation ou de compréhension de la NGAP. Alors quand le journal Le Monde vient publier un article à charge et sans fondement[2], le Sniil se doit de réagir. Il n’est pas tolérable de qualifier la profession de voleurs tel que le fait le journal. Cela ne doit pas être passé sous silence. La CNAM devrait plutôt concentrer ses efforts sur les « vrais fraudeurs » qui sont à l’origine de ces publications ignobles, qui sont aussi à l’origine de fausses données sur le réel chiffre d’affaire des infirmières et infirmiers libéraux, rendant ainsi les négociations plus compliquées.
Et comme si la situation n’était déjà pas assez tendue comme cela, le Ministre de la Santé, Aurélien Rousseau, a enfoncé le clou lors de son discours d’ouverture de l’Université d’été de la CSMF le 6 octobre. En effet, le Ministre a exprimé, mais peut être par pure démagogie, son regret concernant l’accent mis ces dernières années sur les soins non programmés et a notamment déclaré « Penser que c’est l’accès direct qui nous sortira des difficultés, c’est une fausse promesse, c’est un mirage… je ne poursuivrai pas ce mirage ». Alors que le Sniil se bat depuis des années afin d’obtenir l’accès direct pour les patients porteurs de plaies et les patients dépendants, cette annonce pourrait enterrer cette possibilité qui pourtant permettrait une intervention rapide et adaptée et donc une meilleure prise en charge des patients.
La profession est à bout. Cela fait plusieurs mois que nous, tout comme d’autres représentants, le crions haut et fort. Nous ne pouvons tolérer un tel dénigrement envers des professionnels de santé essentiels pour sortir le système de santé de la crise, sans précédent, qu’il rencontre. Hôpitaux saturés, médecins débordés, Ehpad en danger… les IDEL répondent présents pour débloquer ces situations et apporter aux patients des soins de qualité. Le système de santé est à la dérive et ceux qui sont aux commandes ne parviennent pas à redresser la barre, pire encore, ils nous conduisent vers la confusion, le dénigrement et surtout, pour beaucoup, l’épuisement.
Notes :