La Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) publie les premiers résultats concernant les résidences autonomie issus de sa dernière enquête sur les personnes fréquentant un établissement d’hébergement pour personnes âgées (EHPA) fin 2019. Cette enquête décrit les caractéristiques des personnes accueillies avant la crise sanitaire, leur niveau de dépendance et les types de structures qu’elles fréquentent (DREES, Études et Résultats, 1284).
L’enquête EHPA est conduite tous les quatre ans par la DREES auprès de l’ensemble des établissements d’hébergement pour personnes âgées. Elle permet de dresser un bilan de leur activité et de décrire leur personnel, ainsi que les résidents qu’ils accueillent. Les réponses recueillies sont pondérées pour être représentatives de l’ensemble des structures sur l’ensemble de la France. Les données de l’enquête EHPA 2019 ont été collectées au premier semestre 2020 et portent sur la situation de décembre 2019. Les residences autonomie sont destinées aux seniors, elles offrent des logements intermédiaires entre le domicile et l’établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad). Elles sont constituées de chambres ou d’appartements non médicalisés proposés en location, à coût modéré, où l’accès aux équipements et services est facultatif.
Un nombre d’établissements stable depuis 2011 mais une augmentation des places installées
Fin 2019, c’est-à-dire juste avant le début de crise sanitaire, il existe environ 2 260 résidences autonomie en France, un nombre stable depuis 2011. Parmi elles, 67 % sont des établissements publics et 29 % relèvent du secteur privé à but non lucratif selon l’enquête auprès des établissements d’hébergement pour personnes âgées (EHPA). Le nombre de places installées augmente, passant de 108 330 en 2011 à 114 120 en 2019. Les petits établissements (20 places ou moins) sont moins nombreux qu’en 2015 ; ils représentent 10 % des établissements, contre 13 % en 2015. Parallèlement, la part des établissements à forte capacité (plus de 60 places) a progressé, passant de 31 % à 36 %.
De moins en moins de résidents et des effectifs en ETP en baisse
À la veille de la crise sanitaire, la croissance des places installées ne se traduit ni par une augmentation du nombre de personnes accueillies – 100 000, pour la quasi-totalité en hébergement permanent – ni par celle du personnel. Entre 2015 et 2019, le nombre de résidents accueillis en résidences autonomie a diminué de 2,2 %, après avoir baissé de 0,5 % entre 2011 et 2015. La réduction de leur nombre couplée à une hausse des places installées se traduit mécaniquement par une forte baisse du taux d’occupation : 87 places occupées pour 100 disponibles en 2019, contre 93 en 2015. Les établissements de plus de 75 places installées sont ceux qui ont les taux d’occupation les plus faibles (84 %).
Sur le plan des effectifs de personnel, le nombre d’employés en équivalent temps plein (ETP) entre 2015 et 2019 baisse de 2,5 %, à un rythme proche de celui du nombre de personnes accueillies. Ainsi, le taux d’encadrement réel reste relativement stable.
Des résidents plus jeunes qu’en 2011 et 2015 et moins dépendants que ceux en Ehpad
Sans surprise, la part des résidents confrontés à une perte d’autonomie est bien moins importante dans les résidences autonomie que dans les autres établissements d’hébergement de personnes âgées. Les trois quarts d’entre eux sont considérés comme quasi autonomes (en GIR 5) ou autonomes (en GIR 6), alors que ce n’est le cas que de 7 % des résidents en Ehpad. Plus de la moitié sont même autonomes, et seulement moins de 2 % sont considérés comme très dépendants (GIR 1 et 2).
Les locataires dépendants des résidences autonomie se démarquent particulièrement de ceux des autres établissements d’hébergement pour personnes âgées sur le plan des difficultés cognitives : ils ont notamment beaucoup moins de problèmes d’orientation (se repérer dans le temps, dans les lieux) ou de problèmes de cohérence (converser et/ou se comporter de façon sensée) – avec 50 points de moins pour ce dernier critère.Cette moindre dépendance se reflète en partie dans la structure par âge. Les résidents sont plus jeunes : la part des moins de 75 ans s’établit à 23% en 2019. Cette part s’inscrit dans une tendance à la hausse puisqu’elle était de 20 % en 2015 et de 18 % en 2011. En Ehpad, elle n’est que de 11 %.
Des séjours plus longs et une hausse du nombre d’établissements habilités à l’ASH
Les résidents séjournent en moyenne cinq ans et quatre mois. C’est sept mois de plus qu’en 2015, principalement du fait de l’extension de la durée des longs séjours. Le nombre d’établissements habilités, même partiellement, à l’aide sociale à l’hébergement (ASH) départementale, augmente depuis 2015, passant de 900 à près de 1 100, soit quasiment une résidence autonomie sur deux. Quant aux places habilitées, elles sont aussi plus nombreuses, atteignant 39 000 en 2019, contre 32 000 en 2015.
Avec la densité des communes, la capacité installée augmente, tandis que le taux d’encadrement diminue
Les caractéristiques des résidences autonomie sont très différentes selon leur territoire d’implantation, leur capacité installée moyenne augmentant avec la densité des communes. Elles sont largement implantées dans les communes denses (40 % de l’ensemble des résidences autonomie), leur capacité installée moyenne pouvant aller jusqu’à près de 60 places. Alors que seulement 1 % sont situées dans des communes très peu denses, pour une capacité moyenne de 36 places. À l’inverse, le taux d’encadrement diminue lorsque la densité s’accroît : il passe de 17 ETP pour 100 places dans les communes peu denses et très peu denses à moins de 11 ETP pour 100 places dans les communes densément peuplées.
Méthodologie
L’enquête EHPA est conduite tous les quatre ans par la DREES auprès de l’ensemble des établissements d’hébergement pour personnes âgées, y compris les unités de soins de longue durée et les centres d’accueils de jour (10 900 structures enquêtées sur l’exercice 2019). Elle permet de dresser un bilan de leur activité et de décrire leur personnel, ainsi que les personnes qu’ils accueillent. Pour l’édition 2019, 66 % des structures interrogées ont répondu à l’enquête.