L’étude définitive menée sur 25 poulaillers domestiques en Île-de-France confirme des teneurs en polluants organiques persistants (POP) et en substances per- et polyfluoroalkynées (PFAS) importantes.
Après avoir émis, à titre conservatoire, une recommandation de non-consommation des œufs des poulaillers domestiques en Île-de-France le 19 avril 2023, l’Agence régionale de santé Île-de-France confirme cette recommandation, mais la restreint aux œufs pondus dans l’agglomération, soit les 410 communes qui composent l’unité urbaine de Paris (dont Paris, l’ensemble des communes de Seine-Saint-Denis, des Hauts-de-Seine, du Val-de-Marne, certaines communes de Seine-et-Marne, des Yvelines, d’Essonne et du Val-d’Oise). Si les femmes enceintes, les femmes allaitantes et les enfants sont particulièrement exposés, la recommandation vaut pour l’ensemble de la population des 410 communes concernées.
L’étude menée par l’Agence régionale de santé Île-de-France confirme une contamination ubiquitaire (généralisée) des sols et des œufs de poules d’élevages domestiques à Paris et dans les départements de la petite couronne par les polluants organiques persistants (dioxines, furanes, polychlorobiphényles, substances per- et polyfluoroalkylées- PFAS)[1].
La consommation régulière, soit plusieurs fois par semaine et pendant plusieurs années, d’œufs autoproduits dans des poulaillers de particuliers soumet les consommateurs à une surexposition aux polluants par rapport à la population générale et donc à un risque accru de développer des effets pour leur santé.
Les enfants représentent la population la plus sensible, y compris au cours du développement fœtal, en raison des effets à long terme d’une exposition aux POP. Ils ont notamment un potentiel effet perturbateur endocrinien pouvant initier des maladies chroniques et agir sur le développement des fonctions reproductives et immunitaires.
En conséquence, l’Agence régionale de santé Île-de-France recommande aux Franciliennes et Franciliens d’éviter la consommation d’œufs de poule issus d’élevages domestiques situés dans les communes de l’unité urbaine de Paris (soit les 410 communes constituant l’agglomération parisienne selon la définition de l’INSEE). La consommation d’œufs autoproduits moins d’une fois par semaine reste néanmoins envisageable, mais particulièrement non recommandée pour les enfants, les femmes enceintes et les femmes allaitantes.
L’Agence considère que la qualité des sols est similaire sur l’ensemble de l’unité urbaine de Paris, qui est donc constituée de 410 communes comprenant toutes les communes de Paris, des Hauts-de-Seine, de la Seine-Saint-Denis et du Val-de-Marne, ainsi que d’une cinquantaine de communes dans chacun des autres départements, en Seine-et-Marne, Yvelines, Essonne et Val-d’Oise. En effet, si l’étude n’a pas porté sur les élevages situés dans les départements de grande couronne, l’agglomération urbaine dense se poursuit au-delà des départements de la petite couronne, avec des communes de grande couronne présentant des contextes urbains similaires : forte densité des constructions, sols remaniés à de multiples occasions, implantation historique d’activités industrielles, etc.
L’ARS Île-de-France travaille avec la Direction régionale et interdépartementale de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt (DRIAAF) pour caractériser et documenter les situations d’exposition aux polluants organiques persistants des œufs issus des élevages professionnels de poules installés en grande couronne. Dans les élevages professionnels avicoles en plein air, les contrôles réalisés par les services du ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire sur les polluants organiques persistants (POP) n’ont détecté aucune non-conformité depuis 5 ans sur les prélèvements au niveau national et en Île-de-France. Une montée en puissance sur la volumétrie des contrôles sur les œufs a été engagée en 2023.
L’Agence rappelle qu’il est recommandé de varier son alimentation et ses sources d’approvisionnement pour réduire le risque de surexposition aux polluants organiques persistants.
L’Agence encourage tous les particuliers propriétaires d’élevage de poules, qu’ils soient installés en ville ou à la campagne, souhaitant cependant consommer leurs œufs, à respecter les bonnes pratiques définies par la Direction générale de la santé dans la nouvelle édition du « petit guide de l’autoconsommation en toute sécurité » :
- Donner les aliments dans une mangeoire et non directement sur le sol ;
- Ne pas répandre de cendres (barbecue, cheminée…) dans le jardin ;
- Choisir un aliment adapté aux besoins des poules (en demandant conseil auprès des professionnels).
Télécharger le rapport de l’étude ici.
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